Ce vendredi, le ministre de l'Économie Guy Parmelin (UDC) convoque une table ronde sur la pénurie de logements. Outre des représentants des villes et des cantons, diverses associations des branches de la construction et du logement sont invitées.
La raison de cette rencontre: d'ici trois ans, il manquera près de 50'000 logements dans toute la Suisse. Il s'agit alors d'élaborer des solutions à échelle globale pour lutter contre la pénurie de logements.
D'abord un «état des lieux»
Mais malgré l'urgence, les choses ne vont pas très vite. La Confédération affirme qu'il s'agit d'abord d'entendre toutes les demandes et d'acquérir une «compréhension commune du défi». C'est ce qu'indique l'Office fédéral du logement.
Néanmoins, le conseiller national vert'libéral Beat Flach se félicite que cette rencontre ait lieu et que chacun puisse exposer son point de vue. Le vice-président de l'association des propriétaires de logements Casafair tempère toutefois: «Mes attentes sont limitées, car il ne s'agit pour l'instant que d'un état des lieux sur le sujet.»
L'Union des villes suisses (UVS) estime également que cette table ronde est nécessaire. «Et il est encore plus important que les villes soient impliquées dans la discussion.» Après tout, c'est là que la pénurie de logements est la plus grave. Mais l'UVS n'a pas non plus de revendications claires.
Attaque contre Airbnb
A contrario de l'association des locataires. Elle a déjà formulé ses demandes et ses exigences en matière de mesures. Ainsi, l'organisme exige que les rendements locatifs soient surveillés à l'avenir et demande l'arrêt immédiat de l'érosion du droit de bail.
Une autre revendication: les plates-formes telles qu'Airbnb doivent être réglementées plus strictement afin d'éviter que les logements urbains ne soient loués à des touristes plutôt qu'à des autochtones, en raison des bénéfices plus élevés qu'ils génèrent.
L'association des locataires demande en outre que la part de logements d'utilité publique – c'est-à-dire abordables – soit d'au moins 50% dans les nouveaux projets de construction. Elle propose en plus de limiter la consommation de surface habitable. Comme c'est déjà le cas aujourd'hui dans de nombreuses coopératives, il y aurait alors un minimum légal d'habitants pour les grands logements dans les agglomérations.
Moins de bureaucratie
La Société suisse des entrepreneurs, en revanche, ne croit guère aux interventions de l'État. Elle souhaite que l'encouragement à la construction de logements repose en premier lieu sur des critères d'économie de marché. C'est l'un des quatre points du plan de mesures pour la rencontre avec Guy Parmelin.
L'association demande aussi que les possibilités d'opposition aux projets de construction soient réduites à tous les niveaux. En effet, celles-ci retarderaient inutilement les projets de construction, voire les rendraient impossibles. Enfin, les autorités devraient respecter les délais prescrits pour les permis de construire, selon les entrepreneurs. Tout cela devrait accélérer la construction de logements.