Tout le monde sait qu'ils sont puissants dans la politique suisse. Peu de professions sont considérées à Berne comme aussi influentes et capables de s'imposer que les paysans. Grâce à son habileté tactique, le président des paysans Markus Ritter parvient toujours à faire passer ses revendications. Et il souhaite maintenant entrer au Conseil fédéral. Samedi, il a annoncé à la SRF qu'il avait tout intérêt à défendre le siège de Viola Amherd pour le Centre.
Le Conseil fédéral sera-t-il bientôt majoritairement paysan? Les paysans vont-ils devenir encore plus puissants dans leur lutte pour défendre leurs intérêts? Ce n'est pas certain.
Enracinés dans le domaine agricole
Ce n'est que le 12 mars que le Conseil national et le Conseil des Etats éliront le successeur de la ministre de la Défense Viola Amherd. Mais le champ des candidats s'est sensiblement éclairci au Centre. Tous les grands favoris se sont désistés. Et parmi ceux qui restent, outre Markus Ritter, deux autres représentants du secteur agricole sont en tête:
- Priska Wismer-Felder réfléchit à une candidature. La conseillère nationale lucernoise est agricultrice.
- Christophe Darbellay n'est pas encore hors course. Le conseiller d'État valaisan et ancien président du PDC a fait des études d'agronomie. Il a été vice-directeur de l'Office fédéral de l'agriculture.
Pourtant, les paysans sont déjà extrêmement bien représentés au Conseil fédéral. Avec le viticulteur Guy Parmelin, l'agronome Albert Rösti et l'agriculteur de formation (et spécialiste de l'environnement) Beat Jans, trois représentants de la classe agricole siègent déjà au Conseil fédéral. C'est déjà une proportion extrêmement élevée – comparée à la composition de l'ensemble de la population suisse. En effet, seules 160'000 personnes environ travaillaient dans l'agriculture en 2023 – pour une population de 8,85 millions d'habitants à l'époque.
Quelles autres professions sont en lice?
Dans le champ de candidats de plus en plus clairsemé, on trouve toutefois encore quelques autres noms: par exemple la conseillère aux Etats lucernoise Andrea Gmür (angliciste et romaniste). Philipp Kutter (historien et politologue) n'a pas encore pris de décision non plus.
Les candidates et candidats qui ont le flair nécessaire pour aimer la campagne ont manifestement plus de facilité à se faire élire au Parlement. L'élection d'Albert Rösti, Beat Jans et Guy Parmelin n'en est pas la seule preuve. Le mini-troupeau de moutons que la ministre de l'Intérieur Elisabeth Baume-Schneider élève à son domicile des Breuleux (JU) est presque devenu légendaire. Dans la lutte pour le poste de conseiller fédéral, l'image des moutons aurait propulsé la conseillère aux Etats de l'époque sur le devant de la scène.