Au Centre, on dirait que tout le monde se lance la patate chaude pour éviter de remplacer Viola Amherd au Conseil fédéral. Le grand favori, Martin Candinas, a clairement indiqué en début de semaine qu'il lui manquait «le feu intérieur». Le président du Parti Gerhard Pfister, le président du groupe parlementaire Philipp Matthias Bregy, ainsi que les membres du Conseil des Etats Benedikt Würth et Isabelle Chassot ont, eux aussi, renoncé à briguer le siège vacant.
Mais un homme est resté longtemps silencieux, depuis que Viola Amherd a annoncé sa démission il y a une semaine: il s'agit de Markus Ritter. Le président de l'Union suisse des paysans n'a réagi ni aux appels ni aux messages écrits, comme l'ont rapporté les médias. Cela a alors attisé les spéculations. Le Saint-Gallois veut-il entrer au Conseil fédéral?
Il a été «poussé» à se présenter
Markus Ritter réfléchit à poser sa candidature pour le Conseil fédéral, comme il l'a rapporté à CH Media . Il semblerait toutefois que cela n'émane pas de sa propre initiative, il aurait plutôt été «poussé» à le faire. «Ces deux derniers jours, les gens sont venus vers moi de tous les côtés et m'ont demandé de réfléchir sérieusement à poser ma candidature.»
Il serait maintenant en discussion avec le chef de fraction, Philipp Matthias Bregy, avec la commission de recherche, avec le parti du Centre du canton de Saint-Gall et avec l'Union suisse des paysans.
Markus Ritter n'est pas surpris par le fait que le Centre peine à présenter des candidats de premier plan pour le Conseil fédéral. «Tous les hommes et femmes politiques forts du Centre sont intégrés dans des responsabilités», déclare le patron des agriculteurs. De plus, en l'espace de 14 jours seulement, il faut décider «de manière plutôt inattendue» d'abandonner toute responsabilité professionnelle pour un poste au Conseil fédéral. Mais malgré tout, Markus Ritter n'a aucun doute: son parti va réussir à proposer «une excellente solution» pour la succession de Viola Amherd.
Markus Ritter est considéré comme l'un des parlementaires les plus puissants sous la coupole: il dirige l'Union suisse des paysans et fait du lobbying dans la Berne fédérale pour défendre les intérêts du monde agricole – sa propre profession, comme personne d'autre auparavant.
Le Centre encore à la recherche de candidats
Le Centre cherche encore des candidats potentiels dans d'autres cantons. Le conseiller national Reto Nause est également courtisé par le parti. «Beaucoup me disent que je devrais me présenter au Conseil fédéral», raconte le Bernois. Le Centre du canton de Berne l'aurait aussi approché. Il doit s'entretenir avec la direction du parti bernois dans les prochains jours.
Mais à la base, ses ambitions sont plutôt ailleurs: il préférerait prendre le poste de Gerhard Pfister, président du parti, lui aussi sur le départ. «Je me suis mentalement préparé à une candidature à la présidence du Centre», avoue Reto Nause.