Le conseiller fédéral Albert Rösti qui lève les mains en l’air, Magdalena Martullo-Blocher qui danse et «DJ Tommy» – alias Thomas Matter – qui donne le rythme. L’UDC a publié il y a deux jours le nouveau clip pour sa campagne électorale. Mais peu de temps après sa sortie, des voix critiques se sont élevées. Le refrain de la chanson rappelle beaucoup «We Are Family» du groupe Sister Sledge… Une violation du droit d’auteur?
La société de musique Sony est d’ailleurs intervenue auprès de YouTube. La vidéo a été supprimée, en raison du droit d’auteur que la société musicale a fait valoir, peut-on lire sur YouTube: «Cette vidéo n’est plus disponible en raison d’une plainte pour violation du droit d’auteur déposée par Sony Music Publishing.»
Les «sound-alike», une zone grise
La question de savoir s’il s’agit réellement d’une violation du droit d’auteur reste encore ouverte. Les «sound-alike», c’est-à-dire un son qui imiterait une autre mélodie populaire, sont dans une zone grise. La décision définitive devrait être prise par un tribunal, si l’UDC et Sony ne craignent pas une confrontation juridique.
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Au préalable, le conseiller national UDC Thomas Matter s’était défendu contre l’accusation de plagiat: «Je connais la chanson de Sister Sledge, c’est d’ailleurs un super morceau. 'Das isch d’SVP' a toutefois été écrit spécialement pour ce projet et n’a rien à voir avec 'We are Family'.» Avant de se justifier: dans la musique pop, un million de chansons qui se ressemblent. «Cela n’a rien de surprenant ou de nouveau.»
L'UDC envisage elle-même une action en justice
L'UDC ne veut en tout cas pas céder. «C'est notre chanson! Nous avons écrit et composé cette chanson, il n'y a pas de violation du droit d'auteur», déclare le conseiller national UDC Thomas Matter au Blick. Même si quelques notes peuvent être similaires, on ne peut pas l'empêcher dans la musique, selon Matter. La chanson a tellement de facettes et est tellement différente dans son ensemble que l'on peut envisager une éventuelle plainte avec sérénité.
«Nous avons donc demandé à Youtube de lever le blocage» L'UDC passe même en mode attaque: «Nous examinons des mesures juridiques contre les responsables du blocage», martèle Thomas Matter.
De son point de vue, «le blocage est en effet motivé par des raisons purement politiques». Dans les médias sociaux, un véritable acharnement contre l'UDC a été déclenché. Il renvoie par exemple au «comique de gauche» Karpi, qui a attiré l'attention de Sony sur la possible violation des droits d'auteur par un tweet.