Un rythme pop, des flashs verts et oranges qui s'allument, Puis «DJ Tommy» se lance et l'UDC bouge en rythme. Cette année, la campagne électorale se résume à monter le son des haut-parleurs pour l'UDC.
Il y a huit ans, Thomas Matter, alias «DJ Tommy», lançait le tube «Welcome to UDC». Un titre plein d'autodérision avec Christoph Blocher au bord de sa piscine qui a obtenu plus d'un million de clics sur Youtube et une place au hit-parade. Après ce succès, comment faire mieux (ou pire, c'est selon)? Cette année, les politiciens ont osé danser avec des cravates fluos et des bâtons lumineux.
«Je ne sais pas du tout chanter»
Le conseiller national Thomas Matter est le chanteur principal de cette chanson. «En fait, je ne sais pas du tout chanter, confie-t-il à Blick. Un ami m'a convaincu d'essayer quand même». Ce quinquagénaire a également eu l'idée de la mélodie, puis le producteur, qui souhaite rester anonyme, a aidé à l'élaborer. La chanson n'a pas été enregistrée dans un studio d'enregistrement. «C'est une production d'amateur avec un soutien professionnel». La voix féminine est celle d'une collègue de l'homme politique.
Dans la vidéo, «DJ Tommy» fait se trémousser les personnalités de l'UDC. Ainsi, le conseiller fédéral Albert Rösti, à la tête du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication, semble visiblement ravi. Christoph Blocher, lui, n'est cette fois pas là. Mais le père a laissé la place à sa fille: Magdalena Martullo-Blocher.
«Nous préférons danser plutôt que de nous coller aux routes», glisse encore le banquier de formation. Selon lui, la chorégraphie est née spontanément. «Nous nous sommes rencontrés un lundi soir dans un club près de Zurich». Cependant, le lundi soir n'est pas le meilleur moment pour faire la fête. Ce qui expliquerait pourquoi certains paraissent crispés sur la piste de danse.
«Das isch d'SVP» aurait un potentiel de hit-parade, du moins si l'on en croit Thomas Matter. «Après trois écoutes, on l'a dans la tête». Mais ce dernier n'a pas de grandes ambitions pour le sommet du hit-parade: «C'est une chanson de campagne électorale».
Que penser des performances des parlementaires? «C'est clairement Magdalena Martullo-Blocher qui a le mieux réussi», affirme le Zurichois. Mais même si quelques-uns ont parfois eu de la peine à se mettre dans le rythme, ce n'est pas grave. «Nous ne sommes pas des professionnels», tempère-t-il.
Un montant à cinq chiffres
Avec cette vidéo, Thomas Matter veut atteindre ceux qui s'intéressent moins à la politique. «En 2015, nous avons gagné du terrain auprès des jeunes, appuie-t-il. Il est bien possible que la vidéo ait eu une influence.»
Mais il y a huit ans, des critiques ont également été émises dans ses propres rangs. Le conseiller national zurichois Alfred Heer a critiqué la chanson de campagne «Wo e Willy isch, isch ou e Wäg» comme étant une œuvre «plutôt gaga». La figure de l'initiative pour baisser la redevance à 200 francs balaie cette critique: «La vidéo doit montrer que la politique n'est pas fade et ennuyante, mais que nous aimons aussi bouger et nous amuser.»
L'élu UDC ne peut pas encore chiffrer les coûts de ce coup de publicité dansant. Il s'attend à un montant à cinq chiffres. Au total, la formation conservatrice part en campagne avec un budget d'au moins 4,5 millions de francs.
Le clip se termine par une énorme pluie de confettis et l'invitation de «DJ Tommy»: «Pas un pas à gauche et deux pas à droite», lance-t-il en s'éloignant de l'image vers la droite. À noter que si le conseiller national vaudois Michaël Buffat est visible à l'écran, le conseiller fédéral de Bursins Guy Parmelin n'apparaît pas dans ce clip. «Bon choix Guy», commente avec ironie sur X (ex-Twitter) Boris Busslinger, correspondant du «Temps» en Suisse alémanique.