L'UBS renonce aux aides d'Etat
Passe d'armes politique après la gifle donnée par l'UBS au Conseil fédéral

L'UBS et Credit Suisse renoncent officiellement aux fonds publics ce vendredi. La gauche soulève certaines questions liées à ce nouveau rebondissement. De son côté, le PLR reproche à l'UDC d'avoir tiré profit de la chute de Credit Suisse.
Publié: 11.08.2023 à 13:58 heures
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Dernière mise à jour: 11.08.2023 à 14:42 heures
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La ministre des Finances Karin Keller-Sutter a informé ce vendredi que l'UBS et Crédit Suisse avaient renoncé aux aides de l'Etat.
Photo: keystone-sda.ch

39 minutes à peine après que l'UBS a annoncé vendredi matin avoir renoncé à toute aide de l'Etat dans le cadre de la reprise de Credit Suisse, le PLR jubilait dans un communiqué de presse: «Cela montre que l'action rapide et déterminée du Conseil fédéral en mars dernier, en particulier de la ministre des Finances Karin Keller-Sutter, était la bonne.»

Les dégâts qui auraient pu être causés à la place économique suisse ont ainsi été évités. Le contribuable y gagnerait même, car l'UBS et Crédit Suisse ont payé 200 millions de francs de primes de risque à la Confédération pour les garanties de l'Etat et les aides en liquidités.

Le PLR atomise l'UDC et les écologistes

L'annonce de l'UBS se présente ainsi comme du pain béni pour le PLR qui, en pleine année électorale, ne se prive pas pour atomiser ses adversaires politiques. Pour le parti, la renonciation à la garantie de l'État prouve «définitivement l'irresponsabilité de l'UDC et des écologistes», qui avaient rejeté les crédits d'engagement de Credit Suisse en avril lors de la session spéciale convoquée à la hâte.

Le président du parti Thierry Burkart accuse ainsi ses adversaires d'avoir voulu tirer profit de la chute du Credit Suisse et vante le travail de Karin Keller-Sutter, qui aurait évité une «catastrophe».

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L'UDC et les Vert-e-s contre-attaquent

Il n'en fallait pas plus au chef du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi pour dégainer à son tour. Selon ce dernier, il est regrettable que «le Conseil fédéral découragé n'ait pas assuré le maintien des deux grandes banques en Suisse.» Et de soutenir l'UBS dans sa décision de refuser l'aide publique de 109 milliards de francs.

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De son côté, le conseiller national valaisan UDC Jean-Luc Addor souligne que cette reprise a laissé les actionnaires du Credit Suisse sur le carreau et demande à la commission d'enquête parlementaire (CEP) – déjà mise en place – de mettre en lumière les responsables de ce «désastre».

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Les Vert-e-s, eux, rappellent que les contribuables ne sont pas encore complètement tirés d'affaire: les démêlés juridiques concernant les obligations AT1 amorties – contre lesquels différents investisseurs préparent une plainte – montreraient selon eux que des risques financiers massifs subsistent pour les contribuables: «Le scénario de sauvetage choisi était-il aussi dépourvu d'alternative que le présente la ministre des Finances ?» se demande ainsi le conseiller national des Vert-e-s.

«Ermotti veut pouvoir tout démanteler librement, sans contrainte»

L'ancienne conseillère nationale du centre Kathy Riklin a pour sa part une explication sur la résiliation des contrats de garantie, cinq mois seulement après la reprise du Credit Suisse. Le calcul est simple, selon la Zurichoise: «Ermotti veut pouvoir tout démanteler librement, sans contrainte. Le Parlement suisse ne doit pas avoir son mot à dire.»

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En effet, plusieurs experts relèvent que l'UBS a peut-être réussi son coup, en s'octroyant Credit Suisse à bas prix et en faisant la pluie et le beau temps sur la banque aux deux voiles et ses collaborateurs. Si, comme on le craint, il y avait une vague de licenciements, on serait en revanche moins vulnérable sans la garantie de l'Etat.

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