L'affaire du suicide d'Alireza est dans les placards de la justice genevoise. Le Ministère public n'a fait aucune audition avant de classer l'enquête pénale le 24 janvier dernier, révèle «Le Temps» ce jeudi 6 mars. Les avocats de la famille ont déposé un recours face à cette procédure qu'elles jugent expédiée.
Le jeune requérant d'asile afghan de 19 ans est arrivé à Genève en 2021, où il a été placé au Foyer de l'Etoile. Mais les autorités suisses – Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) et Tribunal administratif fédéral (TAF) – décident de le renvoyer en Grèce. Il venait de fuir ce pays après y avoir vécu une expérience migratoire déclenchant chez lui un syndrome de stress post-traumatique, selon les médecins genevois.
Un cas émotionnel
Le 30 novembre 2022, il se jette dans le Rhône depuis un pont à Jonction. Son suicide est le deuxième d'une série de trois suicides de jeunes migrants afghans à Genève entre 2019 et 2023. Sa mort déclenche colère et tristesse dans le milieu de l'asile et parmi les autres pensionnaires du foyer. Sa famille décide de porter plainte auprès du parquet genevois en mars 2023. «La Suisse a tué mon frère», témoignait alors sa sœur pour Blick.
L'ordonnance de classement du MP met un terme aux demandes de la famille en deuil, qui voulait que les médecins, le conseiller juridique et les éducateurs qui ont accompagné Alireza soient auditionnés, de même que des fonctionnaires. Pour la justice, aucune infraction pénale ne pourrait être retenue, relate «Le Temps».