L'annonce du report à 2037 de la fin des chantiers de la gare de Lausanne (soit quatre ans et demi plus tard que prévu) avait fait grand bruit dans toute la Suisse romande. Or, l'émission «Temps Présent» diffusée ce jeudi soir sur la RTS révèle que l'Office fédéral des transports (OFT) – qui avait spécifiquement demandé le report des travaux – reproche aux CFF de mettre en danger la vie des usagers du rail. Les principales informations liées aux révélations de l'émission ont été reprises dans un article de la RTS. L'OFT y critique particulièrement certaines parties des plans de modernisation de la gare.
Sur les CFF
Le principal problème: «L'un des futurs quais conçus par les CFF présentait notamment un risque pour les voyageurs d'être entraînés par le train qui démarre, avec une forte probabilité», estime l'Office. Pour ce dernier, «ce risque n’est pas acceptable». Il s'agirait d'une des raisons pour lesquelles les travaux ont pris du retard.
Avec l'appui des mêmes documents, «Temps Présent» souligne également un fait explosif: Selon l'OFT, «les CFF préfèrent prendre un risque létal plutôt qu’un risque d’exploitation.» À comprendre? L'ex-régie fédérale préférerait mettre en danger les personnes sur les quais, plutôt que de dérégler l'organisation de son réseau ferroviaire.
L'OFT pose son veto
Pour des motifs économiques liés au développement de la Suisse romande et des raisons techniques (60 ans sans aucune transformation majeure), la modernisation de la gare de Lausanne serait un impératif. Mais si certaines étapes des travaux à proximité de la gare ont avancé, la plupart n'ont pour l'instant pas commencé.
La cause? Le chantier, qui s'inscrit dans le cadre du programme de développement ferroviaire Léman 2030, doit respecter plusieurs mises aux normes. Tout particulièrement celles qui concernent la largeur des quais.
Et c'est précisément sur ce point que l'OFT pose son véto. «Selon les normes, les quais doivent faire 13,50 mètres de large», explique Peter Füglistaler, directeur de l'Office, dont les propos sont repris par la RTS. «Si on insistait sur ce point, les travaux de la gare de Lausanne ne pourraient pas avoir lieu.»
Avant de poursuivre: «Nous sommes bien entendu prêts à réduire la largeur des quais, mais il y a une limite à ce que nous pouvons admettre. Si le risque augmente trop, nous ne pouvons pas donner notre autorisation.»