Publiée par les occupants pro-palestiniens
Réactions vives sur une liste de noms de profs de l'UNIL bossant avec Israël

À l'Université de Lausanne, le collectif d'étudiants pro-palestiniens publie le nom de professeurs à des institutions israéliennes. Cette liste qualifiée de «chasse aux sorcières» par «Le Temps» fait réagir recteur et politiciens, avant une réponse des militants.
Publié: 29.05.2024 à 15:04 heures
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Dernière mise à jour: 29.05.2024 à 16:12 heures
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Le recteur Frédéric Herman, ici lors d'une première discussion avec les occupants de Géopolis, a été amené à réagir à la série de noms partagés par le collectif pro-palestinien.
Photo: keystone-sda.ch
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Léo MichoudJournaliste Blick

Souligner des collaborations de l'Université de Lausanne (UNIL) avec Israël... ou ficher des professeurs? Dans le rapport publié le 14 mai par le collectif pro-palestinien à la suite de leur occupation de l'UNIL, une quinzaine de noms apparaissent en toutes lettres. Ceux des académiciens lausannois, toutes spécialités confondues, qui travaillent ou ont travaillé avec des collègues israéliens.

De quoi interpeller «Le Temps», dans son article de ce lundi 27 mai, qui qualifie cette liste de «chasse aux sorcières». Des informations disponibles publiquement, telles que nom, fonction et détails sur le partenaire académique en Israël, sont publiées sans l'accord des principaux concernés.

«Projet de recherche de ***, professeur à la Faculté de Biologie et Médecine de l’UNIL, en partenariat avec ***, chercheur à l’Université de Tel-Aviv», peut-on lire dans ce «Rapport sur les liens entre l’Université de Lausanne, les universités israéliennes et le régime israélien», rendu public le jour du départ des occupants du bâtiment Géopolis.

Profs blessés, solidaires ou silencieux

L'UNIL indique au «Temps» avoir informé les personnes nommées de leur présence dans ce document. L'une des universitaires citées se dit «très blessée d’être ainsi associée à ce conflit alors que son travail n’est en rien lié à la situation politique actuelle, et date d’avant la guerre», évoque le quotidien.

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Du côté du «19h30» de la RTS mardi, deux professeurs nommés affirment «soutenir la démarche des étudiants malgré quelques maladresses». Un autre veut seulement se concentrer sur ses recherches sans faire de politique. Les autres restent silencieux.

Le recteur de l'UNIL réagit

En outre, le média de service public a invité le recteur Frédéric Herman à réagir, en soutien à ses professeurs. Celui-ci «déplore que le rapport soit anonyme» et «condamne fermement cette liste».

Il y voit «une source de pression sur des chercheurs qui doivent exercer leur travail en toute liberté académique.» Le recteur promet la mise en place d'une cellule d'expertise qui mènera «une étude sérieuse, qui prend du temps» sur les collaborations de l'UNIL avec Israël. Sur le plateau de la RTS, il évoque enfin la possibilité de suites pénales à cette liste de noms.

La thématique est en discussion au Grand Conseil vaudois. Au micro de la RTS, le député de l'Union démocratique du Centre (UDC) Nicola Di Giulio souhaite «recadrer» étudiants, professeurs et rectorat «pour que cette situation ne se reproduise plus». Son homologue socialiste Julien Eggenberger ne juge «pas problématique» que des informations publiques soient ainsi transmises par les militants, mais regrette que des personnes soient ciblées. Le Conseil d'État est appelé à se positionner sur les collaborations entre Hautes écoles et Israël.

Réponse des militants sur leurs canaux

Ce mercredi 29 mai, peu après midi, le collectif pro-palestinien s'est expliqué sur son refus de participer au reportage de la RTS. Dans une vidéo postée sur Instagram, un porte-parole s'exprime, devant les visages d'enfants «assassinés à Rafah avant-hier»: «Nous avons rédigé ce rapport, car les universités israéliennes, partenaires de l'UNIL participent au génocide en cours.»

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Ils estiment que le temps de parole qui leur était réservé dans le reportage n'était pas suffisant, et se justifient: «Nous n'appelons pas au boycott de ces collaborations entre chercheurs et chercheuses, mais uniquement au boycott des institutions.»

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