Alors que les activistes pro-Palestine devraient libérer le bâtiment Géopolis selon les vœux de l’Université de Lausanne (UNIL) et du Conseil d’État vaudois, l’ambassadrice d’Israël en Suisse sort du bois dans les colonnes de «24 heures», ce mercredi 15 mai. Et Ifat Reshef n’y va pas par quatre chemins.
Interrogée par nos confrères sur ses contacts avec des étudiants et chercheurs juifs et israéliens de l’UNIL, elle assure que ceux-ci lui disent ne plus se sentir les bienvenus sur le campus. «Ils se sentent contraints de cacher leur identité, de peur d’être regardés avec animosité. Il est particulièrement difficile de traverser le hall occupé, où l’on entend des chants hostiles. La liberté d’expression ne devrait pas inclure le droit de marginaliser des personnes et de les faire se sentir en danger.»
D’après elle, «les institutions publiques ne devraient pas permettre une telle occupation de durer plusieurs jours en manifestant de l’hostilité à un pays et à un groupe.» Elle appuie, toujours dans le grand quotidien vaudois: «Cela me rappelle des moments très sombres de l’histoire européenne.»
«Cela implique l’éradication d’Israël»
Ifat Reshef balaie d’un revers de main l’argument des militantes et militants qui se retranchent derrière le fait critiquer l’État d’Israël n’est pas antisémite. «Le discours des soi-disant occupants ne peut être considéré comme une critique politique légitime, lance-t-elle. Des déclarations en soutien au Hamas ont été entendues, de même que des appels à une Palestine 'de la rivière à la mer'. Cette formule implique l’éradication d’Israël et donc une épuration ethnique. Ces propos vont plus loin que la critique d’un pays.»
Pour l’ambassadrice, «il ne s’agit pas seulement à l’université d’une manifestation pour exprimer une opinion, mais d’une occupation qui rend les lieux inhospitaliers pour les autres». Cette dernière est formelle: «Je ne pense pas qu’une telle situation serait tolérée aussi longtemps si un autre groupe était concerné.»