Prise d'otages entre Sainte-Croix et Yverdon
Les victimes s'expriment et décrivent des scènes dignes d'un film d'horreur

Au lendemain de la tragique et invraisemblable prise d'otage dans le train reliant Sainte-Croix à Yverdon, plusieurs victimes se sont exprimés dans les colonnes de «24 heures». Elles racontent une soirée éprouvante, entre calme et moments d'horreur.
Publié: 09.02.2024 à 21:29 heures
Photo: keystone-sda.ch
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

La prise d'otages qui a eu lieu jeudi 8 février au soir a choqué toute la Suisse. Sur la ligne Sainte-Croix-Yverdon, dans le Nord vaudois, un requérant d'asile iranien âgé de 32 ans a retenu 13 personnes en otage pendant 3h45. Armé d'un couteau, d'un marteau et d'une petite hache, il a fait stopper le convoi en gare d'Essert-sous-Champvent, et retenu le mécanicien et les passagers. Il a été tué par les forces de l'ordre à 22h15, et les otages ont été évacués sains et saufs.

Au lendemain des faits, «24 heures» a récolté les témoignages de plusieurs victimes. L'auteur de la prise d'otages a agi pour dénoncer sa condition de requérant d'asile, et faire venir celle qu'il a présentée comme son ex — selon la police, la collaboratrice d'un centre pour requérant où il a logé. Il voulait entretenir un contact avec cette femme, et la police était déjà intervenue par le passé à cause de son comportement avec elle.

Musique, nourriture en pleine prise d'otage

Dans le train de la compagnie Travys, son attitude n'était pas bizarre de prime abord, raconte un témoin au quotidien vaudois. Puis, il a brandi une hache et intimé les passagers de le suivre. Les otages relatent que l'Iranien parlait mal l'anglais, mais qu'ils ont compris qu'il voulait se servir de la situation pour forcer cette supposée ex-compagne, domiciliée à Neuchâtel, à le revoir.

Le requérant d'asile de 32 ans explique à ses otages qu'il a voyagé dans plusieurs pays, comme l'Ukraine et le Royaume-Uni, où il souhaite retourner. La prise d'otage semble se dérouler en deux parties bien distinctes. L'une, plutôt calme, où les victimes sont rassurées d'entendre qu'elles ne sont pas «le problème», et qu'elles pourront partir si «son amie» vient. Un ultimatum à 23h est finalement posé par le jeune homme, qui entre-temps, met de la musique et mange.

Comme pour couper les doigts d'un passager

Puis, le vent tourne. Comprenant que «l'amie» ne viendra pas, la tension s'installe. «24 heures» relate des moments relevant des pires films d'horreur. L'auteur de la prise d'otages, caché par des sièges, émet «des bruits bizarres, comme s’il aiguisait sa hache». Une femme est ligotée, puis détachée. Comprenant qu'un passager le filme, il lui demande de mettre les mains à plat, comme pour lui couper les doigts, puis se ravise. Les passagers tournent en rond et décrivent une situation éprouvante.

Avant l'assaut final, un homme propose une cigarette au preneur d'otages. Ils sont plusieurs à fumer ensemble, puis ce dernier quitte le wagon. Les voyageurs, dont certains téléphones ont été utilisés pour négocier avec la police via WhatsApp, alertent immédiatement les forces de l'ordre. L'unité spéciale de la police cantonale vaudoise entre. Des coups de feu retentissent.

Les victimes, conduites au poste de gendarmerie d'Yverdon, ont été entendues jusqu'au petit matin. Le preneur d'otage, lui, a été abattu. Une élue a déploré la mort du requérant d'asile, avant de rétropédaler

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