«Les prises d'otages, on ne sait jamais comment ça va finir, donc ça fait peur» confie une usagère du même train qui est devenu le cadre d'une scène effrayante jeudi soir entre Baulmes (VD) et Yverdon.
Un requérant d'asile iranien de 32 ans a en effet pris en otage les passagers et le conducteur du train, armé d'un couteau et d'une hache. Il a finalement été abattu par la police vaudoise, déployée en nombre. Ses intentions restent inconnues, selon des informations du Pôle enquête de la RTS il n'était pas connu pour des faits de violence.
Retour au calme à Yverdon
À Yverdon, direction Saint-Croix, rien à signaler sur le quai au lendemain de la prise d'otage. Impossible d'imaginer qu'un tel événement s'est déroulé la veille. Aucun sécuritas ne veille sur les petits trains de la compagnie privée Travys. La plateforme est quasi déserte, hormis deux-trois locaux, et des touristes suisses-allemands munis de bâtons de marche, qui ne savent rien de l'incroyable déploiement de forces de l'ordre qui a permis de libérer sains et saufs 14 otages, jeudi soir.
Parmi les habitants de la région, la sérénité semble régner. «Tout ce que j'ai pu constater est un gros déploiement des forces de l'ordre en redescendant le village», indique Pauline, habitante d'Essert-sous-Champvent. Un autre résident, Joël, constat la même chose: «J’ai juste entendu des voitures de police aux alentours de 20:00, mais c'est tout!».
«Maintenant, je me méfie un peu plus»
Le même sentiment d'effroi teinté de soulagement habite les quelques personnes croisées à Sainte-Croix et Yverdon. «J'aurais pu prendre ce train, ça commence à faire peur», confie une dame qui a finalement dormi à Lausanne, s'évitant la prise d'otage. «Non mais il y a vraiment des trucs de fous, jamais je n'aurais pensé à ça sur cette ligne», souffle Julie, qui va parfois à Yverdon.
A Sainte-Croix, une pendulaire déclare que si elle s'était habituée aux interventions de la police pour des fouilles à la recherche de drogue, un tel événement est une première depuis son arrivée dans la région il y a 22 ans. «Maintenant, je me méfie un peu plus» déclare un autre usager. «Je ne vais pas rester seul dans le train.»
Deux ados parlent du «type qui est mort», mais dans le train, on échange plutôt des itinéraires de rando et des bananes que des potins sur l'intervention de la veille. À Essert-sous-Champvent, il n'y a personne.