Ali*, 20 ans, était assis dans le train au moment des faits. Blick a pu lui parler au téléphone vendredi matin. Il raconte: «Je rentrais du travail. Quand j’ai vu l’homme et que je l’ai entendu crier, j’ai d’abord pensé qu’il était ivre ou drogué. On voit des gens comme ça tout le temps dans le train. Mais ils sont inoffensifs.» Mais la situation a rapidement dérapé. «Soudain, j'ai remarqué qu'il avait une arme. C'était une petite hache.» Le preneur d'otages a parlé aux gens et il semblait stressé. «Mais je ne savais pas ce qu'il voulait ni quelle était sa motivation.» De nombreuses personnes à bord du train ont appelé la police. «Je n'ai pas eu l'impression qu'il voulait blesser les gens. C’est surtout particulier qu’une telle chose se produise en Suisse.»
Des motivations en lien avec sa condition de requérant d'asile
L'homme qui sera finalement abattu dans la soirée, est un requérant d'asile iranien né en 1991. Il est arrivé en suisse en 2022 où il a été enregistré dans le centre fédéral de Boudry (NE). Selon les informations de la RTS, il a été attribué fin 2022 au canton de Genève en attente d'une décision concernant sa demande d'asile. Il n’était pas connu des services de sécurité pour des faits de violence ni de radicalisation.
Quelle était l'intention de l'Iranien de 32 ans lorsqu'il a pris en otage les 14 passagers et le conducteur du train? D’après les premiers éléments de l’enquête, ses motivations seraient dues à ses conditions de requérant d’asile, ainsi qu’à sa volonté insistante d’avoir des contacts avec une collaboratrice d’un centre de requérants d’asile. La police avait d’ailleurs dû intervenir à plusieurs reprises à cause de son comportement. L’enquête se poursuit, menée par le Ministère public vaudois. Elle vise notamment à préciser les motivations du preneur d’otage.
Assaillant abattu
La prise d'otages a duré près de quatre heures et s'est terminée par la mort de l'assaillant, abattu par la police. L'agresseur était armé d'une hache, d'un marteau et d'un couteau et serait un requérant d'asile de 32 ans. Les agents ont indiqué dans un communiqué vendredi soir que «l’un d’eux a d’abord fait usage de son taser pour immobiliser l’homme qui se précipitait sur eux. L’individu armé a néanmoins continué sa course dans leur direction et celle des otages. Un deuxième membre de l’unité a alors fait usage de son arme afin de le neutraliser. L’homme a été mortellement touché et aucun otage n’a été blessé.»
Selon des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, des explosions se sont produites à proximité du train régional, qui était stoppé près d'Essert-sous-Champvent. «Il s'agissait de faire une diversion au moment où l'assaut a été donné», a expliqué Jean-Christophe Sauterel. Plus de 60 policiers sont intervenus sur place, notamment des tireurs d'élite de la police genevoise. Dans le cadre de la collaboration entre les polices, Genève «assure cette spécialisation», a ajouté le porte-parole.
Beat Jans exprime sa compassion
Le conseiller fédéral Beat Jans a commenté la prise d'otages vendredi. «La population a le droit de vivre en sécurité. Je souhaite aux personnes touchées et à leurs proches force et courage pour surmonter ces événements», a-t-il déclaré vendredi sur la plateforme X. Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) analysera ce cas et les conséquences possibles avec les cantons concernés, ajoute le chef du Département fédéral de justice et police.
*Nom d'emprunt
(Avec ATS)