«Je m'en sens capable», a déclaré lundi midi le conseiller national UDC Albert Rösti devant une foule de médias réunis. Le Bernois de l'Oberland veut se présenter à la succession du conseiller fédéral UDC Ueli Maurer - «avec un grand respect pour la tâche et la responsabilité». Le grand favori occupe ainsi d'emblée la pole position.
Sur la succession d'Ueli Maurer
Albert Rösti a expliqué que la politique était pour lui une passion et non une simple occupation. Il a dit se réjouir de pouvoir servir la Suisse et la population. Il veut s'engager pour que les bonnes conditions-cadres soient créées, afin que les acquis de la Suisse puissent être préservés et que de nouvelles choses puissent être créées.
Lutte entre collègues
La course au Conseil fédéral donne ainsi lieu à un duel bernois. Alors que d'autres candidats potentiels se sont désistés ou sont restés discrets, seul le conseiller aux Etats Werner Salzmann a posé sa candidature au côté d'Albert Rösti. Ce sont de bons collègues, a commenté ce dernier. Il s'agit d'une «compétition sportive».
Werner Salzmann se trouve dans une situation initiale difficile. Il est clairement un outsider face à Albert Rösti. Il doit réussir à se démarquer. Car une fois que Rösti sera le candidat officiel de l'UDC, l'élection ne devrait plus guère lui échapper: il est très apprécié au Parlement, considéré comme sociable, fiable et capable de faire des compromis.
Deux chances et des obstacles
Werner Salzmann a deux chances: le 20 octobre, le comité directeur de l'UDC bernoise, composé de 40 membres, décidera de la recommandation d'élection à la commission de sélection nationale. Celui-ci devrait alors rassembler une majorité derrière lui pour être le seul candidat.
Mais pour l'instant, tout porte à croire que l'UDC bernoise nommera les deux candidats. Le conseiller national bernois Andreas Aebi estime qu'il ne devrait pas y avoir de compétition interne. Cela éviterait de casser inutilement la vaisselle, selon ses dires. Mais beaucoup de choses dépendent aussi de l'apparition d'autres candidats. Albert Rösti s'y attend.
Les fidèles de Blocher
La commission de sélection nationale, dirigée par l'ancien chef de groupe Caspar Baader, est le deuxième obstacle à franchir. Werner Salzmann pourrait ici avoir les meilleures cartes en main. Il est plus proche de la ligne de Christoph Blocher - et la commission est surtout composée de fidèles de ce dernier.
Werner Salzmann devrait être plus à l'aise avec le doyen de l'UDC qu'Albert Rösti, qui avait été écarté par Christoph Blocher de la tête du parti après les élections perdues de 2019.
Et pourquoi pas une conseillère fédérale?
Reste à savoir si la commission de sélection, marquée par l'UDC zurichoise, est prête à soumettre au Parlement un ticket avec deux Bernois. Certains demandent également qu'une femme figure dans la sélection.
La conseillère nationale saint-galloise Esther Friedli est en ligne de mire. La compagne de l'ancien président de l'UDC Suisse Toni Brunner n'a cependant pas encore joué sa carte. Elle est prise dans un dilemme: à Saint-Gall, le siège de Paul Rechsteiner (PS) au Conseil des Etats est vacant. Esther Friedli doit décider rapidement si elle veut se présenter, et pour quelle vacance. Mais même pour la dernière citée, il serait difficile de passer devant Albert Rösti.
Que se passerait-il, si le favori échouait? Celui-ci dit avoir une «vie merveilleuse», avoir la chance de ne pas être obligé, mais de le vouloir. C'est la raison pour laquelle il pourrait prendre les choses comme elles viennent, selon lui. Mais Albert Rösti croit fermement qu'il réussira. «Je veux devenir conseiller fédéral», martèle-t-il. Affaire à suivre...