Depuis son départ de la direction du parti de l’UDC il y a deux ans, Albert Rösti n’avait plus été autant sous les feux de l’actualité. Aujourd’hui, le conseiller national bernois est de retour sous les feux de la rampe en tant que favori pour la succession du conseiller fédéral Ueli Maurer.
Albert Rösti a déclaré ce week-end qu’il réfléchissait à se présenter. Ses collègues du Conseil national l’ont également annoncé. Et tout le monde semble d’accord: il a le profil pour. Au sein du groupe parlementaire de l’UDC, il est le plus soutenu parmi tous les candidats potentiels actuellement en lice.
On loue son style, son caractère, sa résistance aux dossiers, sa connaissance du français. Le Bernois est aussi très apprécié par les autres partis. «Le Parlement veut Albert Rösti», déclare un conseiller national de gauche.
Blocher, un facteur d’incertitude
Mais la question est plutôt de savoir s’il obtiendra la bénédiction de Christoph Blocher. En effet, lorsqu’il s’agit de postes aussi importants, ce dernier a toujours son mot à dire. Et il se pourrait bien que le père de l’UDC désapprouve sa candidature, explique un membre du groupe parlementaire. Après tout, c’est lui qui avait destitué Albert Rösti de la présidence du parti. Le favori du Parlement n’est pas le favori de Christoph Blocher.
Le manque de proximité avec l’ancien conseiller fédéral pourrait également être fatal au conseiller national zurichois Gregor Rutz, à supposer qu’il veuille se présenter. Jusqu’à présent, il n’a pas encore dévoilé ses cartes.
La favorite secrète Friedli?
Une candidate de la grâce de Christoph Blocher serait Esther Friedli. Cette Saint-Galloise au dialecte bernois ne siège au Conseil national que depuis trois ans. Elle n’a guère fait parler d’elle jusqu’à présent, elle est le prototype de la créatrice silencieuse. Ce n’est pas ce que le parti recherche, car il a déjà un conseiller fédéral, Guy Parmelin, qui se fait remarquer par sa discrétion.
Pourtant, au sein du groupe parlementaire, on lui reconnaît l’étoffe d’une magistrate. Bien qu’elle ne soit là que depuis peu, la Saint-Galloise siège déjà dans la puissante commission de l’économie, dont elle est même la vice-présidente. De plus, elle est chef du programme de l’UDC – ce qui montre que non seulement son partenaire Toni Brunner, mais aussi elle-même, peuvent compter sur un soutien total de l’ancien conseiller fédéral.
Les partis de gauche la considèrent comme plus éligible que Gregor Rutz. Mais si par malheur on devait avoir l’impression qu’il s’agit d’une candidate de Christoph Blocher, «la course serait finie», fait remarquer un parlementaire. En outre, des doutes sont exprimés quant à la volonté d’Esther Friedli de se présenter.
Mauvais timing pour Rickli
Ce n’est pas clair non plus du côté de Natalie Rickli. Avec sa politique sanitaire du Covid-19, la directrice de la santé zurichoise s’est rendue impopulaire auprès de plus d’un au sein de son parti. Pour Christoph Blocher, qui avait appelé à la vaccination dans une interview, cela ne devrait toutefois pas être un critère de rejet.
Le plus gros problème est le timing: En février prochain, deux mois après les élections au Conseil fédéral, il y aura les élections au gouvernement zurichois. «Du point de vue de l’UDC zurichoise, une candidature comme Natalie Rickli devrait être examinée de manière approfondie», déclare le conseiller national UDC zurichois Mauro Tuena.
Le parti s’apprête à prendre une décision difficile. La commission de sélection présentera le ticket pour le Conseil fédéral à la mi-novembre. Il est pratiquement certain que plusieurs noms y figureront. Le président de l’UDC Marco Chiesa a déclaré à Blick qu’un choix serait probablement proposé au Parlement. Le plus probable est que deux candidats se présentent, mais une liste à trois est théoriquement possible.