C’est la surprise du jour. Le conseiller fédéral UDC Ueli Maurer a annoncé sa démission, ce vendredi, à 12h15. Le Zurichois de 71 ans, au gouvernement depuis 2008, souhaite maintenant «faire autre chose» après 40 ans de politique.
Depuis, les hommages officiels pleuvent sur les réseaux sociaux. Au sein des troupes du parti conservateur, bien sûr, mais aussi au sein des autres formations. Ainsi, le PLR ou Le Centre remercient celui qui a présidé la Confédération en 2013 et 2019 pour son engagement pour le pays.
Cette démission, un calcul politique?
D’autres voix plus critiques se font aussi entendre. La plus véhémente, en Suisse romande, est probablement celle d’Ueli Leuenberger. Cet ancien conseiller national et ancien président des Verts suisses estime que la démission d’Ueli Maurer, à une année des élections fédérales, est «inadmissible». Selon lui, celle-ci servirait «uniquement à conserver les sièges au gouvernement».
«C’est une méthode détestable, écrit le Genevois sur Facebook. Pour moi, les rapports de force dans le nouveau parlement élu devraient déterminer la composition du gouvernement et le programme de législature. C’est ce que j’ai toujours défendu.» Il enchaîne, amère: «Maintenant pour deux mois, comme les cirques ambulants d’antan, le parti peut promener ses candidats à travers le pays et dans les médias».
Quel est l’intérêt de ce supposé modus operandi? «Dans une année, au moment de l’élection générale du Conseil fédéral, l’UDC et les médias vont insister sur le fait que leur représentant siège que depuis une année et qu’on doit lui laisser plus de temps», prophétise Ueli Leuenberger. Et l’ex-parlementaire de remettre une couche: «Ces manœuvres, que d’autres partis pratiquent aussi, sont détestables». Rendez-vous en 2023 pour voir si la théorie de l’écologiste, aujourd’hui président de la section du bout du Léman de l’Association de défense et de détente de tous les retraités (AVIVO), se confirme ou non.