Portrait de Simon Stadler
Un conseiller national veut faire payer les voitures passant le Gothard

Le conseiller national uranais Simon Stadler veut rendre l'axe nord-sud moins attractif pour les voyageurs les jours de pointe. Les autochtones en auraient assez des embouteillages.
Publié: 28.05.2023 à 11:05 heures
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Dernière mise à jour: 28.05.2023 à 18:34 heures
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Les Uranais souffrent du trafic au Gothard.
Photo: keystone-sda.ch
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Peter Aeschlimann

Le week-end de la Pentecôte, les embouteillages devant le tunnel du Gothard sont monnaie courante. Ce samedi, les voitures ont été bloquées jusqu'à 20 kilomètres au nord du passage. Temps d'attente: environ trois heures et demie.

Le conseiller national du Centre Simon Stadler a déclaré la guerre à ce phénomène. L'Uranais, qui représente son canton dans la Berne fédérale depuis 2019, veut faire passer à la caisse les voyageurs qui prennent leur voiture aux heures de pointe.

«La situation n'est plus supportable pour les habitants du canton d'Uri», tonne-t-il. Selon lui, le problème vient des impatients qui, pour échapper aux bouchons, quittent l'autoroute à Göschenen, Amsteg ou Erstfeld - et encombrent les villages. Les conséquences: les Uranais arrivent alors en retard au travail, ou n'y arrivent pas du tout. L'ambulance, les pompiers ou la police ne passent pas. Lorsqu'un accident se produit en haut, les secouristes sont coincés dans les embouteillages en bas.

L'Office fédéral des routes (OFROU) travaille actuellement sur un rapport qui doit présenter des solutions pour améliorer la gestion du trafic au Gothard. Un succès pour Simon Stadler: son intervention a reçu un large soutien au Parlement l'automne dernier. L'Uranais est convaincu que pour briser les pics d'embouteillages, il faut pouvoir gérer le volume du trafic.

Avec les Vert'libéraux et le PLR, l'homme du Centre veut examiner la possibilité d'introduire un système de péage dynamique au Gothard: celui qui roule quand tout le monde roule devrait mettre la main au porte-monnaie pour la traversée du tunnel ou du col. Les commerces uranais et tessinois, ainsi que les riverains, devraient bénéficier d'une réglementation spéciale.

Portrait d'un randonneur aguerri

Simon Stadler compte parmi ses plus grands succès de la dernière législature le fait que les embouteillages sur l'axe nord-sud commencent enfin à être discutés. Pour trouver des solutions, il faut de la clairvoyance et de la persévérance, explique-t-il. Les montagnes lui ont appris ces deux choses. Certains trouvent que les parois abruptes qui entourent le fond de la vallée d'Uri sont contraignantes. Mais pour Simon Stadler, elles sont un soutien.

C'est à l'âge de 15 ans qu'il est allé pour la première fois sur la montagne locale d'Uri, dont les deux pics coupent les bandes de nuages comme des lames. Son père l'avait alors emmené avec lui. En descendant en rappel, le patriarche est tombé dans les cordes et s'est blessé au tendon d'Achille - il se l'est même rompu, comme on ne l'a su que plus tard. Malgré tout, le guide de montagne a emmené son fils jusqu'au sommet ce jour-là. «Mon père voulait absolument aller là-haut et pour réussir cela, il a serré les dents», se souvient Simon Stadler.

C'est en se remémorant ce moment que, depuis quelques semaines, Simon Stadler a pris la présidence de Suisse Rando. Le réseau mesure 65'000 kilomètres, soit une fois et demie le tour du monde - il s'agit d'un poste important. Comme Uri n'a qu'un siège au Conseil national, il se tient habituellement à l'écart des mandats, fait remarquer Simon Stadler. «Mais ici, ça m'a convenu.»

La nature, le tourisme sont également une source de revenus importante pour Uri. Lorsque ce maçon de formation a suivi un cursus d'enseignant primaire à la Haute école pédagogique, son travail de bachelor portait sur la randonnée. Il a élaboré un concept sur la manière d'exploiter le sentier des légendes d'Uri pour l'enseignement à l'école primaire.

«On ne règle rien à Uri avec des polémiques»

Après que plusieurs personnes se sont tuées en peu de temps lors de randonnées au printemps et en été derniers, une controverse a éclaté sur le hobby préféré des Suisses: est-il suffisamment sûr? Y a-t-il besoin de plus de réglementation? Simon Stadler répète les phrases que l'on pouvait déjà lire et entendre à l'époque: «La randonnée est un loisir qui demande de la responsabilité individuelle.» Un bon entretien des chemins est néanmoins important, et d'innombrables bénévoles y veillent.

Simon Stadler rejette toutefois l'installation de clôtures supplémentaires en montagne et l'élargissement des sentiers. «Cela conduit à une fausse sécurité.» Pour prévenir les accidents, le nouveau président des chemins de randonnée mise entièrement sur les campagnes de sensibilisation qui ont fait leurs preuves: ne partir en montagne qu'avec de bonnes chaussures, se protéger du soleil, emporter suffisamment d'eau potable.

Simon Stadler croit en sa réélection

En automne, Simon Stadler devra défendre son siège au Conseil national. L'UDC, qui a perdu le jeune candidat du Centre il y a quatre ans, attaque avec l'entrepreneuse Claudia Brunner. Mais Simon Stadler croit en sa réélection. En tant qu'Uranais, il est important de ne pas avoir d'œillères, selon lui. «Au Centre, on peut chercher le dialogue avec la gauche et la droite et on bénéficie de la sympathie des deux côtés.»

En revanche, on n'obtient rien à Uri avec des polémiques, affirme l'Uranais. Cela s'explique aussi par la taille du canton de montagne. Uri compte environ 36'500 habitants. Beaucoup se connaissent depuis des générations, et là-bas, on dépend les uns des autres. Et les progrès réalisés pour résoudre le problème des embouteillages au Gothard montrent que la coopération fonctionne, affirme Simon Stadler. «Mais s'il le faut, en tant qu'Uranais, je peux aussi monter au créneau!», rappelle-t-il.

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