Voilà, Paléo, c'est fini. L'heure de l'auto-congratulation est arrivée, et elle semble méritée. Fréquentation exceptionnelle, artistes ravis, l'équipe du festival livre un bilan sans fausse note.
Daniel Rossellat, fondateur et président du Paléo, remercie les bénévoles aux «cœurs dans les yeux». «Tout ces gens s'impliquent beaucoup, et la récompense, c'est une édition comme celle que l'on vient de vivre», salue le big boss.
Le son à Véga? «Il ne faut pas avoir les oreilles bouchées»
Seule ombre au tableau, pourquoi le son était-il si mauvais à la scène Véga? Les critiques ont fusé dans le public lors du concert de Sean Paul. Elles sont balayées, dimanche, par Jacques Monnier, programmateur de Paléo. «J'ai trouvé que le son était magnifique, lance-t-il. Mais il ne faut pas avoir les oreilles bouchées!»
Un point négatif, peut-être: les embouteillages sur les côtés de cette «deuxième grande scène». «Les gens voient de loin, s'ils ne sont pas fans ultimes, ils restent à une certaine distance, et ça bloque le passage», indique le directeur artistique du festival. L'an prochain, le speaker pourrait prévenir la foule en amont du concert.
Une seule star en même temps? Selon l'artiste, une bonne idée
Paléo tire un bilan toujours positif de sa programmation éclectique et des concerts qui ne s'enchainent pas, mais s'accumulent parfois aux mêmes heures. «Certains festivals s'appellent 'festival', mais il s'agit plutôt d'une suite de concerts, et il faut attendre entre chaque spectacle», développe Daniel Rossellat.
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Paradoxalement, cette année à Paléo, lors de certains concerts de la grande scène, aucun autre spectacle n'était programmé. Le président estime qu'il s'agit d'une bonne formule lorsqu'un artiste rassemble le public. «Les artistes bénéficiant d'une notoriété moins importante vivent une forme de concurrence déloyale.»
Le concept fonctionne ainsi pour éviter un Village du monde déserté, par exemple. «Mais la formule peut être remise en question lorsqu'il s'agit d'un show moins fédérateur», admet le fondateur de Paléo.
Les Suisses, pépères? Eh non!
Le festival de la plaine de l'Asse se félicite enfin d'une moyenne d'âge (25 ans) qui «ne ressemble pas» à celle de Daniel Rosselat (71 ans). «À l'époque, nous voulions remonter notre moyenne d'âge et séduire les vieux, sourit le pionnier de l'Asse. C'est dans cette idée que nous avions invité Ray Charles ou Charles Trenet. Inutile de dire qu'aujourd'hui, ce sont les plus jeunes que nous souhaitons inviter.»
La 47ème édition s'est révélée tout à fait sereine, malgré 50’000 personnes sur le terrain chaque jour. «Les artistes arrivent et craignent un public suisse qui a la réputation d'être pépère, confie Jacques Monnier. Ils repartent ravis, et certains reviennent!»
L'an prochain, le festival se tiendra du 22 au 27 juillet pour une 48e édition. Le village du monde sera consacré au Maghreb. Et Zaho de Sagazan pourrait réussir le Grand Chelem de Paléo: passer du Club Tent en 2023, à la scène Véga en 2024, et enfin, à la grande scène, peut-être, en 2025. Un seul artiste l'a fait pour l'heure: Grand Corps Malade. Affaire à suivre.