«Bonne question. Moi-même, je ne sais pas.» Samedi peu après midi, Marina Viotti peine à mettre des mots sur ce qu'elle vient de vivre. Il faut dire que la Lausannoise a vécu un moment incroyable. On serait perturbé pour moins que cela. Vendredi soir, la chanteuse lyrique au background clairement influencé par le metal était la vedette d'un tableau de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris. Et pas n'importe lequel. Un morceau avec le groupe Gojira, référence française du heavy metal.
L'union de ces deux mondes a permis à la cérémonie d'ouverture de se lancer sur des très belles bases. Marina Viotti, elle, a brillé sur scène, de quoi l'embarquer dans un tourbillon d'émotions: «Pour tout dire, je ne suis pas encore redescendue de mon nuage», nous confie celle qui sera sur la scène du Paléo ce dimanche pour donner la réplique à Roberto Alagna.
La veille, elle chantait devant des millions (milliards!) de téléspectateurs et le samedi matin à 7h, elle sautait dans le premier TGV pour Lausanne. Programme habituel pour des artistes habitués aux tournées. Mais l'ampleur de l'événement peut donner le tournis. «J'ai une répet' dans quelques minutes, rigole-t-elle. Je me suis préparée à devoir effectuer cet enchaînement rapide. Même si je suis encore sur mon nuage, je suis quelqu'un qui a tout de même les pieds sur terre, ça aide.»
«Le Paléo? C'est dingue!»
Ce d'autant plus que de jouer sur la Grande Scène dans un concert lyrique n'est pas anodin. «C'est un autre événement complétement dingue, s'enthousiasme-t-elle. C'est un magnifique moyen de revenir dans la réalité (rires).» Car ce qui s'est passé vendredi était irréel, même pour une artiste renommée habituée aux grandes scènes. «Mais là, ça n'a rien à voir, rigole-t-elle. Il y avait tout ce monde, c'était fou. J'ai l'impression que tout a passé en dix secondes.»
Surtout que le jour même, on l'a appelé pour lui annoncer que les éléments allaient probablement se déchaîner le soir. «On m'a même demandé si j'avais encore envie de le faire, rigole-t-elle de bon cœur. On m'a demandé si je voulais un parapluie aussi. Mais jamais de la vie! C'était vraiment rock!» Des conditions qui lui ont rappelé son autre carrière dans le métal. «J'ai déjà joué dans des petits festivals dans des conditions épiques. Pour tout dire, j'aurais même voulu qu'il y ait deux ou trois éclairs au moment où je chantais (rires)! Enfin je dis ça pour moi, car pour les autres artistes, ça a dû être galère.»
Une brève répétition
Des moments de la cérémonie ont été modifiés, voire carrément déprogrammés. «C'est malheureux et cela fait hélas partie du spectacle vivant et en extérieur, regrette-t-elle. Moi, j'ai eu la chance que cela ne changeait pas grand-chose au tableau global.» À quelques détails près, tout de même. «Bon… je n'avais fait qu'une brève répétition et il n'y avait pas de confettis et je n'avais fait qu'un bref aller-retour avec le char pour voir comment cela allait se passer.»
Pour l'heure, elle n'a pas encore pu revoir sa performance. «Il n'y avait pas assez de réseau dans le train entre Paris et Lausanne, rigole-t-elle. Mais je vais le faire avant de m'endormir ce samedi soir.» De quoi préparer au mieux un autre moment fort de son été hors du commun à Paléo dès 17h45 sur la Grande Scène.