Tracy E.*, aide-soignante, branche son petit radiateur: «Sinon, il fait trop froid. Je suis obligée d'avoir un chauffage d'appoint», se plaint la jeune femme. Sa fille de 3 ans est emmitouflée dans un épais manteau d'hiver. Et pour cause: à l'endroit où devrait se trouver la porte du salon, il n'y a désormais qu'un trou béant: «Et c'est comme ça depuis juin. Je suis désespérée, je ne sais plus quoi faire. Maintenant, c'est l'hiver, on crève littéralement de froid toute la journée» explique cette mère célibataire domiciliée à Brugg dans le canton d'Argovie.
Sur le balcon de l'appartement, elle montre alors: «Voici la porte en question, là, contre le mur.» Un morceau du cadre s'est cassé. Du coup, «on ne peut plus l'accrocher» explique Tracy E. Et quand personne n'est à la maison ou quand tout le monde dort, «on ferme les volets, pour se sentir un peu en sécurité» confie la jeune maman, en haussant les épaules.
Une insécurité grandissante la nuit
Mais cette sécurité ne tient qu'au petit crochet métallique qui maintient le volet fermé de l'intérieur. «On a déjà essayé deux fois de s'introduire par effraction», confie Tracy E. «Du coup, je me réveille au moindre bruit. J'ai vraiment peur.» C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles la jeune femme n'a pas souhaité révéler son adresse.
Outre la peur des cambrioleurs, Tracy E. sent également sa santé se détériorer: «Maintenant qu'il fait froid, ma fille et moi sommes souvent malades. Et le radiateur d'appoint assèche l'air dans l'appartement. C'est mauvais pour la santé.»
En plus des 1100 francs de loyer mensuel, la mère célibataire doit donc aujourd'hui s'acquitter d'une facture d'électricité salée en raison du chauffage électrique: «Il faut vraiment faire quelque chose. On ne pourra pas vivre comme ça tout l'hiver.»
Une chambre à coucher humide
Tracy E. a emménagé dans l'appartement il y a cinq ans. «J'étais vraiment contente de l'avoir obtenu», confie-t-elle. Mais dès le début, certaines choses n'allaient pas: «La chambre à coucher était très humide, la porte donnant sur le jardin était défectueuse, les stores étaient vieux et usés. Parfois, j'ai aussi dû laisser mes valises dans le couloir. Du coup, les voisins ont commencé à s'énerver et j'ai reçu des plaintes de la gérance.» Le problème de la porte du balcon est ensuite arrivé.
Lorsque la porte s'est enlevée de ses gonds, Tracy E. a contacté sa gérance. Un artisan est ensuite passé: «Il m'a dit que la porte serait réparée au plus tard à la mi-septembre. Ce qui me convenait tout à fait, car il faisait chaud à l'époque». Mais quand les températures ont brutalement chuté en octobre, les choses sont devenues plus urgentes: «J'ai demandé à mon père d'appeler la gérance. Mais rien n'a été fait», raconte Tracy E. Ce n'est qu'il y a deux semaines qu'un employé de la gérance est passé pour inspecter la porte... Puis rien.
La locataire aurait refusé le remplacement de la porte par une fenêtre
Contactée par Blick, la gérance confirme l'histoire de la locataire. Elle considère toutefois la femme en partie responsable de la situation: «Nous voulions remplacer la porte par une fenêtre. Mais la locataire a refusé. Elle insistait pour avoir un accès au jardin», explique le gérant.
Le remplacement de la porte coûterait 5000 francs: «Dès le départ, nous savions que ce remplacement prendrait du temps, peut-être jusqu'en décembre. Ensuite, l'affaire est restée sans suite. D'ailleurs, même la locataire était satisfaite de la situation jusqu'à ce que le froid arrive.»
Maintenant que la locataire s'est à nouveau manifestée, des mesures ont été prises: «Une entreprise a été mandatée. Mais il faudra attendre décembre pour que la porte soit montée. Elle ne peut pas être livrée avant», a indiqué la gérance.
*Nom modifié