Malgré la situation mondiale tendue
Viola Amherd sèche la conférence sur la sécurité à Munich

La présidente de la Confédération Viola Amherd renonce à participer à la Conférence sur la sécurité de Munich, malgré la situation géopolitique mondiale tendue. La ministre de la Défense met la priorité sur ses propres soucis, à commencer par l'armée suisse.
Publié: 15.02.2024 à 19:11 heures
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Malgré la situation mondiale tendue, la ministre de la Défense Viola Amherd renonce à participer à la Conférence de Munich sur la sécurité qui se tiendra ce week-end.
Photo: keystone-sda.ch
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Daniel Ballmer

«Le monde entre dans une ère de chaos.» Ce sont les mots du chef du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour décrire l'époque dans laquelle nous vivons. La situation géopolitique mondiale a rarement été aussi tendue qu'actuellement. 

Les guerres font rage en Ukraine et dans la bande de Gaza, les menaces de Trump et de Kim Jong-un font trembler l'Occident et maints conflits menacent de dégénérer. L'institut spécialisé dans la défense (IISS) annonce par ailleurs une «une décennie plus dangereuse» en vue des dépenses militaires croissantes dans le monde.

Viola Ahmerd est «retenue par des réunions»

Dans ce contexte, le monde entier cherche des sorties de secours. L'une d'elle est la conférence sur la sécurité de Munich, qui se tiendra ce week-end. L'événement devrait réunir un nombre de participants sans précédent. 

Plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky, environ 60 ministres des Affaires étrangères et plus de 25 ministres de la Défense ainsi que de nombreux autres représentants politiques et militaires doivent se rendre à l'hôtel Bayerischer Hof. Mais une figure majeure de la scène politique mondiale manque à l'appel: la présidente de la Confédération Viola Amherd n'y prendra pas part.

Son excuse? Des réunions. «Madame Amherd ne pourra pas participer à la conférence de Munich. Elle est malheureusement retenue par des réunions le vendredi», a confirmé mercredi son département de la défense (DDPS) à Blick. Son retour en Suisse était déjà prévu samedi. Le DDPS n'a pas donné plus de détails sur ces fameuses réunions. Mais selon une source proche du département, la conseillère fédérale du Centre doit s'occuper de ses propres affaires en Suisse.

L'armée suisse passe en priorité

Ces propres affaires sont avant tout les problèmes financiers de l'armée récemment évoqués. La cheffe du département de la Défense assure qu'il n'y en a pas. Mais le chef de l'armée Thomas Süssli parlait encore récemment de la fin imminente de l'armée. L'institution suisse censée défendre la nation helvétique serait aujourd'hui obligée de mendier un délai de paiement auprès des entreprises d'armement.

Parmi ces réunions qui empêchent Viola Amherd de se rendre à Munich, celle de la commission des finances du Conseil national est une priorité. La présidente de la Confédération devra s'y expliquer vendredi. Trop de questions restent en suspens. «Nous avons invité l'armée et il semblerait que Viola Amherd et Thomas Süssli se soient annoncés», confirme la présidente de la commission Sarah Wyss au journal «Le Temps».

Les autres départements n'étaient pas informés

Autre point important: les autres départements n'ont apparemment pas été informés de l'absence de Viola Amherd, et sont quelque peu vexés de cette annonce. Ainsi, aucun membre du Conseil fédéral ne participera au sommet – plutôt surprenant au vu de la situation géopolitique actuelle.

Le Département de la défense tente quant à lui de garder la tête froide. «Madame Amherd a déjà rencontré de nombreux ministres de la Défense ainsi que le secrétaire général de l'OTAN au WEF (ndlr: Forum économique mondial à Davos) ainsi que lors de son voyage en Estonie et en Norvège», répond-on. Le DDPS ne semble pas juger nécessaire d'épiloguer pour le moment.

Comme le département de la Défense l'a entre-temps officiellement communiqué, c'est Markus Mäder, le nouveau secrétaire d'Etat à la politique de sécurité, qui représentera la Suisse au sommet international à Zurich – faute d'avoir un représentant de la Suisse plus haut placé disponible.

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