La loi sur l'électricité menée par le conseiller fédéral Albert Rösti fait des étincelles au sein de son propre parti. L'UDC n'est ni plus ni moins divisée sur le sujet, qui sera soumis au votation le 9 juin prochain. Le décret dit «manteau» doit garantir un approvisionnement en électricité sûr grâce aux énergies renouvelables. Les énergies hydraulique, solaire et éolienne doivent donc être développées.
Le ministre de l'Energie Albert Rösti (UDC) se bat pour le «oui». Le groupe UDC s'est également prononcé en faveur du projet au Conseil national par 36 voix contre 18, et même à l'unanimité au Conseil des Etats.
A lire sur la loi
Martullo-Blocher mène la résistance
Mais un groupe réticent autour de Magdalena Martullo-Blocher, du banquier Thomas Matter, du chef de groupe Thomas Aeschi et du chef de parti désigné Marcel Dettling veut faire basculer la base vers le «non». L'épreuve de force aura lieu le 23 mars lors de l'assemblée des délégués à Langenthal (BE). Albert Rösti s'engagera dans un exposé en faveur du projet. Lors de la table ronde qui suivra, Magdalena Martullo-Blocher plaidera pour le «non».
«Ce décret manteau n'apporte effectivement que peu d'électricité, mais de très nombreux coûts qui doivent être payés par le prix de l'électricité», avait déjà justifié l'entrepreneuse grisonne à Blick. La Suisse a besoin de plus d'électricité et ces mesures peuvent sembler n'être qu'une goutte d'eau dans l'océan. Pour la politicienne de droite, l'arrêt manteau est une «connerie». Elias Vogt, président de l'association «Freie Landschaft Schweiz» et opposant à l'énergie éolienne, s'engagera également aux côtés de la Grisonne.
Un Vert'libéral pour le «oui»
Seul le conseiller national vert'libéral Martin Bäumle défendra le «oui» sur le podium, même si des membres de l'UDC auraient pu le faire eux-mêmes. Selon les dires, les dirigeants du parti auraient préféré qu'une «figure irritante» issue des rangs écolos participe au débat afin d'appuyer le «non». Avec Martin Bäumle, favorable à l'UDC, l'obstacle devrait être plus élevé.
On ne sait pas encore de quel côté le mot d'ordre va basculer. Mais les partisans ne s'avoueront pas vaincus si facilement et ne se cacheront pas non plus lors de la campagne de votation. Plusieurs parlementaires UDC ont déjà rejoint le comité pour le «oui», comme le conseiller aux Etats Jakob Stark ou Christian Imark. Le parti cantonal saint-gallois a déjà décidé de voter «oui» par 89 voix contre 16.
Les partisans veulent de l'énergie hydraulique
Christian Imark, qui a réussi à mettre à terre la loi sur le CO2 en 2021 en tant que directeur de campagne, se range cette fois derrière le projet. «J'ai voté sans enthousiasme, surtout à cause des 16 projets d'énergie hydraulique», déclare le Soleurois à Blick. Selon lui, le développement énergétique doit avancer rapidement et la nouvelle loi sur l'électricité permettrait d'obtenir des résultats à court et moyen terme.
«A long terme, nous ne pourrons pas éviter de nouvelles centrales nucléaires», assure-t-il. Les besoins en électricité augmentent massivement avec l'électrification des transports ou les pompes à chaleur supplémentaires. «Mais une nouvelle construction prendrait tout simplement trop de temps pour résoudre les problèmes actuels, surtout en hiver.» C'est pourquoi il veut s'engager activement en faveur du projet. «C'est un compromis qu'il ne faut pas torpiller!»