Un parti seul contre tous. L'UDC s'enorgueillit souvent de ce statut. Le parti agrarien n'a en effet pas pour habitude de prendre des pincettes, peu importe les personnes ou le sujet. Et il ne veut pas changer ses habitudes: il semble à nouveau adopter cette position à propos de la loi sur la protection du climat, sur laquelle les Suisses voteront le 18 juin.
Ce mardi, l'alliance favorable au oui a lancé sa campagne avec des représentants du PLR, du Centre, des Vert'libéraux, des Vert-e-s du PS. En parallèle, l'UDC va lancer sa campagne contre la «loi sur la consommation d'électricité» – selon l'appellation qu'elle lui donne. Blick vous la présente pour la première fois.
«C'est tout sauf inoffensif»
Cette fois-ci, les affiches prévues par l'UDC pour lutter contre la loi ne montrent pas de moutons noirs ou une femme voilée. Le parti aurait-il perdu de son mordant? Pas selon le conseiller national UDC Michael Graber. Celui qui est aussi directeur de campagne l'assure: «On montre un poing rouge qui détruit une voiture avec violence. C'est tout sauf inoffensif!»
Le contre-projet indirect à l'initiative sur les glaciers veut ramener les émissions de gaz à effet de serre à zéro net d'ici à 2050. En outre, la Confédération veut soutenir le remplacement des chauffages au mazout, au gaz et électriques à hauteur de 2 milliards de francs. Elle souhaite enfin encourager les innovations respectueuses du climat à hauteur de 1,2 milliard de francs. Au lieu de recourir aux interdictions et aux taxes comme en 2021 avec la loi sur le CO2, elle mise désormais sur les innovations.
La couleur rouge n'a pas été choisie par hasard
A l'époque, l'UDC avait mis le projet à terre, faisant aussi cavalier seul. Et cette fois encore, c'est elle qui a lancé le référendum. Elle a récolté plus de 100'000 signatures, soit plus du double de ce qui était nécessaire. L'UDC met comme à son habitude en garde contre des coûts massifs. Car si la loi vise à interdire le mazout, l'essence, le diesel et le gaz, tout en recouvrant la nature de panneaux solaires et d'éoliennes. Pourquoi? L'UDC se dit «convaincue» que l'approvisionnement en électricité ne suffira pas en hiver.
Ce poing a donc pour but de symboliser toutes les conséquences négatives de la loi. Qui de la couleur rouge? Elle n'a bien sûr pas été choisie au hasard. «Elle doit montrer que l'initiative initiale provient du camp gauche-vert et qu'elle réunit des convoitises gauche-vertes, poursuit Michael Graber. Ce projet n'a rien à voir avec un compromis bourgeois.»
Les partisans sont ainsi prévenus. Comme lors de l'échec de la loi sur le CO2, l'UDC agitera le spectre de l'augmentation des prix de l'électricité et de l'essence. Rappelons qu'en 2021, elle avait rencontré du succès en prédisant une douche froide pour le peuple suisse.
Mais cette fois-ci, la configuration semble tout de même un peu différente. Le parti ne peut plus chercher des poux à ses concurrents, en essayant par exemple de déstabiliser l'ancienne conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga. Désormais, c'est bien avec un membre de leurs propres rangs qu'ils devront se battre: le ministre de l'Energie Albert Rösti, qui est aussi leur ex-président. Le parti se montrera-t-il dès lors plus réticent à l'idée de taper où cela fait mal? Seul l'avenir nous le dira aux votants.