Les postes de police fermés!
Hells Angels, Broncos, Bandidos: ce nouveau procès fait craindre le pire à Berne

Berne s'apprête à vivre un procès explosif: huit motards condamnés retournent dès lundi devant les tribunaux. Ce procès en appel fait craindre un regain des tensions en ville. La police a prévu un important dispositif afin de prévenir d'éventuels débordements.
Publié: 06:03 heures
|
Dernière mise à jour: 06:42 heures
1/5
Lors du procès des motards en première instance à Berne en 2022, des échauffourées avaient éclaté.
Photo: Philippe Rossier
Blick_Portraits_256.JPG
Sebastian Babic

Le procès qui s'était tenu en 2022 avait fait grand bruit. Pas moins de 22 prévenus avaient comparu devant le tribunal régional de Berne-Mittelland, accusés d'une violente altercation survenue trois ans plus tôt, en 2019, impliquant des motards des clubs Hells Angels, Broncos et Bandidos. La rixe, qui s'était déroulée dans la petite commune de Belp, avait fait plusieurs blessés.

A l'époque, l'audience avait été encadrée par un important dispositif de police. Et ce n'était pas sans raison, comme Blick avait pu le constater: des échauffourées avaient éclaté devant le tribunal entre les membres des clubs ennemis qui avaient fait le déplacement à Berne. La police avait dû recourir à des balles en caoutchouc, des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour séparer les bandes rivales. Le procès s'était lui soldé par de nombreux verdicts de culpabilité et le principal accusé avait été condamné pour tentative d'homicide volontaire.

Trois ans plus tard, l'affaire n'appartient toujours pas au passé. La capitale suisse pourrait même être cette semaine le théâtre d'émeutes similaires à celles de 2022. En effet, le procès en appel de huit des motards condamnés s'ouvre ce lundi devant la Cour suprême du canton de Berne. Comme en 2022, le procès se tiendra dans le bâtiment de l'Amtshaus, pour des raisons de place.

La plupart des postes du canton fermés

Selon la «Berner Zeitung», la police a une nouvelle fois prévu de se déployer en masse afin d'assurer le calme. Les forces l'ordre ne s'attendent toutefois pas à une affluence aussi importante que lors du premier procès.

La zone autour de l'Amtshaus sera cependant sécurisée et la circulation devrait être perturbée. Comme le club de football des Young Boys doit jouer un match de Ligue des champions à Berne pendant la semaine du procès (mercredi à 21h), le commandant de la police cantonale bernoise a décidé que la plupart des postes de police du canton resteraient fermés de lundi à vendredi.

«Seuls les postes de Berne-Waisenhaus, Bienne, Moutier, Interlaken et Thoune resteront ouverts», indique-t-il dans un communiqué. «Cette mesure a pour but de pouvoir mettre à disposition suffisamment de personnel pour les interventions et, en même temps, d'assurer à tout moment le service de base dans l'ensemble du canton.»

La querelle s'envenime en 2019

Mais, afin de mieux comprendre ce qui se trame, revenons un peu arrière. En 2019, dans la banlieue bernoise de Belp, des luttes de territoire entre motards donnent lieu à une violente altercation entre trois clubs de motards, avec à la clef des coups de feu et un véritable chaos. La rixe voit s'affronter les Hells Angels, soutenus par leurs amis des Broncos, contre les Bandidos. Plusieurs personnes sont blessées, dont trois grièvement.

Aux origines de cette bagarre, la volonté des Bandidos d'ouvrir leur premier local dans le pays, dans la commune bernoise de Belp. Auparavant, des individus s'étaient rendus à une exposition de moto dans le canton de Fribourg en arborant le logo des Bandidos. Une provocation jugée inacceptable par les Hells Angels de Suisse, qui refusent que les Bandidos s'implantent en territoire helvétique.

Selon l'acte d'accusation émis lors du premier procès, la rixe de 2019 avait éclaté, alors que les Hells Angels souhaitaient initialement procéder à un acte d'intimidation. Mais la situation avait complètement dégénéré. Des affrontements violents avaient alors éclaté et des coups de feu étaient partis. La police avait ensuite interpellé 34 personnes et avait notamment saisi plusieurs armes à feu, dont un fusil d'assaut, des pistolets et un Pump Action, une sorte de fusil à pompe.

Emeutes devant le palais de justice

En 2022, au moment de l'ouverture du premier procès à Berne, la situation avait à nouveau dégénéré. Massées devant le tribunal, les deux bandes rivales avaient alors commencé à jeter des pierres et d'autres objets. La police avait dû intervenir pour séparer les émeutiers.

Après plusieurs jours d'audience, le tribunal avait finalement rendu son verdict. Pas moins de 17 des 22 accusés avaient ainsi été condamnés. Reconnu coupable de tentative d'homicide volontaire, le principal accusé avait écopé d'une peine de huit ans de prison ferme. Il ne fait pas partie des huit prévenus cités à comparaître lors du procès en appel qui s'ouvre lundi et qui doit durer quatre jours. Les jugements devraient être prononcés le 13 février.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la