«Nous sommes à bout de souffle». Christine Keller, de la fondation Tierrettungsdienst, est visiblement soulagée de pouvoir enfin le dire. La fondation recueille des animaux en détresse, blessés, sans propriétaire ou abandonnés. Ils les soignent ou veillent à ce qu'ils soient placés dans des centres de soins ou des foyers.
Depuis un certain temps déjà, la surcharge de travail s'annonçait. Le vase est désormais plein à craquer. Christine Keller parle de collaborateurs surchargés et d'interventions ininterrompues pour traiter la liste des animaux en détresse.
Cela signifie déjà qu'il n'est plus possible d'aider sur place dans tous les cas, car toute l'équipe de sauvetage est déjà en action. Et les temps d'attente pour les appels d'urgence s'allongent.
Des bénévoles surchargés
Et ils ne sont pas près d'avoir terminé. Le nombre d'interventions augmente chaque année. «Cette année, nous avons eu 10 à 15% de cas en plus», explique son collègue Benjamin Altorfer. Cela s'explique notamment par le fait que le nombre d'animaux domestiques a fortement augmenté. De plus, les gens sont plus sensibilisés à l'aide aux animaux en détresse.
En même temps, l'argent manque. C'est pourquoi il n'y a pas de possibilité d'embaucher plus de personnel. «On essaie de couvrir le travail qui reste avec des bénévoles.» Ceux-ci doivent donc travailler plus longtemps. «Avant, ils partaient à 19 heures et rentraient chez eux après quatre ou cinq interventions. Maintenant, ils sont souvent en route jusqu'à une heure du matin et doivent ensuite se rendre au travail le lendemain.» Beaucoup abandonnent donc, et pour ceux qui restent, le problème ne fait que s'aggraver.
Financé par des dons
La raison de cette situation critique est le manque de clarté des règles: le service de sauvetage des animaux s'engouffre dans la brèche là où personne d'autre ne se sent responsable. Dans le canton de Zurich, ils sont certes officiellement compétents pour le sauvetage de certains animaux sauvages, comme les oiseaux par exemple. Mais ils assument aussi des tâches qui devraient en fait être accomplies par les pompiers et les gardes-chasse cantonaux. Contrairement à ces derniers, ils ne sont pas payés pour cela. Et dans d'autres cantons aussi, on intervient pour sauver des animaux.
Conséquence: le service de sauvetage doit assumer lui-même les coûts. «Nous nous finançons par des dons», explique Christine Keller. La majorité des animaux sauvés sont des animaux domestiques sans détenteur ou des animaux sauvages, et ces interventions ne peuvent pas être facturées, explique Benjamin Altorfer.
Dans d'autres cantons également, les compétences ne sont souvent pas clairement définies, explique Christine Keller. Les gardes-chasse n'ont par exemple pas toujours la capacité d'intervenir pour chaque oiseau sauvage. Et il n'existe pas partout un service de sauvetage des animaux qui comblerait cette lacune, notamment parce que personne ne prend en charge les coûts.
La conseillère nationale des Vert-e-s veut assurer le sauvetage des animaux
L'état d'urgence des services de sauvetage a également fait réagir la politique nationale: la conseillère nationale des Vert-e-s Meret Schneider va déposer une intervention à ce sujet. Le Conseil fédéral doit examiner comment le sauvetage des animaux en détresse peut être assuré.
«Soit les cantons doivent recevoir plus de ressources pour fournir eux-mêmes les prestations. Ou alors les services de sauvetage des animaux doivent pouvoir facturer leurs interventions», explique Meret Schneider.
Christine Keller souhaite qu'il y ait enfin plus de clarté et que la fondation Tierrettungsdienst soit rémunérée pour le travail qu'elle fournit. «Une telle réglementation est attendue depuis longtemps.»