Les montagnes suisses sans marmottes? C'est impensable! Ces astucieux rongeurs ne font pas qu'enchanter les randonneurs: la pommade à base de leur graisse est réputée dans le milieu de la cosmétique et leur viande est aujourd'hui une délicatesse gastronomique très recherchée.
Mais les marmottes ne sont pas toujours en pleine forme. Elles aussi tombent malades ou sont porteuses d'agents pathogènes. On ne sait toutefois que très peu de choses sur l'état de santé de ces animaux, bien que l'homme soit régulièrement en contact avec elles. Pour les autorités, l'état de santé des marmottes est un mystère.
C'est précisément ce qui doit changer: la Confédération lance un grand bilan de santé pour les marmottes alpines. Dans le cadre d'un projet de recherche qu'elle finance, les animaux doivent être examinés pour la première fois de manière ciblée. C'est ce que confirme l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires à Blick. Il y a des «lacunes considérables dans les connaissances», dit-on.
Les marmottes sont aussi chassées
La raison de cette enquête: les marmottes pourraient être porteuses d'agents infectieux également transmissibles à l'homme ou à d'autres animaux. «En raison notamment de la consommation de viande de marmotte ou de leur utilisation dans des cosmétiques, il est important d'examiner de plus près l'état de santé de ces animaux», explique Tiziana Boebner-Lombardo, porte-parole de l'office fédéral.
Les marmottes sont également chassées, pour cause de régulation. On estime que jusqu'à 6000 animaux sont abattus chaque année. Pourtant, l'espèce n'est pas encore observée dans les programmes généraux. Même l'office fédéral ne sait pas exactement pourquoi il en est ainsi. «Il y a probablement un intérêt moindre par rapport à d'autres espèces animales comme les chevreuils ou les chamois», explique Tiziana Boebner-Lombardo. Le fait que les produits à base de marmottes soient moins souvent consommés pourrait aussi jouer un rôle.
Certes, selon l'autorité, il n'y a actuellement pas d'augmentation de la mortalité ou d'apparition de certaines maladies. Cependant, les marmottes ne sont aujourd'hui pratiquement jamais examinées – tout au plus lorsqu'un garde-chasse apporte au laboratoire un animal mort présentant des signes de maladie.
Examiner le sort des animaux
L'étude est menée par le Centre pour la médecine des poissons et des animaux sauvages à Berne. Les chercheurs veulent «collecter des informations sur le sort des animaux trouvés morts ou abattus lors de la chasse.»
L'étude doit également aider les autorités et les chasseurs à minimiser les éventuels risques d'infection. Et elle doit permettre de déterminer combien de marmottes seront à l'avenir intégrées dans des programmes de surveillance à des fins de détection précoce. Les chercheurs commenceront leur travail au printemps prochain.