La légende du ski Vreni Schneider se bat pour sa région
«Sans canons à neige, il n'y a pas d'avenir pour cette station!»

Pour le domaine glaronais de Sportbahnen Elm, l'avenir ne s'annonce pas fameux. Les Vert-e-s viennent de déposer un référendum contre les installations d'enneigement artificiel prévues. La légende du ski suisse Vreni Schneider craint pour l'avenir de sa région.
Publié: 08.03.2024 à 09:13 heures
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Dernière mise à jour: 08.03.2024 à 14:05 heures
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De nouveaux canons à neige doivent assurer l'avenir des remontées mécaniques d'Elm.
Photo: SAMUEL TRUEMPY
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Martin Schmidt

Le changement climatique met les stations de ski suisses à rude épreuve. Dans les Grisons, la situation est presque pire qu'ailleurs. Les remontées mécaniques de Sportbahnen Elm, situés à 1480, sont notamment mis à rude épreuve.

Pour pallier le manque de neige sur les pistes, 130 nouveaux canons à neige devaient garantir l'enneigement du domaine skiable. Mais le projet a été confronté à une résistance de la part des Vert-e-s du canton de Glaris. Le parti écologiste grison a lancé un référendum pour contrer la mise en place de telles installations.

La légende de ski suisse a appris à skier là-bas

Mais pour cette légende du ski suisse, cette opposition n'a pas lieu d'être. Vreni Schneider, aujourd'hui à la retraite, s'est reconvertie en prof de ski sur ses montagnes natales à Elm (GL).

C'est sur ces pistes que, enfant, la skieuse professionnelle chaussait ses skis chaque après-midi après l'école, posant ainsi la première pierre de ses 55 victoires en Coupe du monde.

«J'ai envie que les jeunes puissent continuer à apprendre à skier ici à l'avenir», déclare Vreni Schneider, qui gère désormais une école de ski, de snowboard et de course dans la station. Mais son souhait pourrait ne jamais voir le jour. 

800'000 francs de déficit l'hiver dernier

L'ex-skieuse pro ne comprend pas pourquoi ce référendum a été déposé: «Le projet est tellement crucial pour la région, l'hôtellerie, les fournisseurs, tous les commerces, les entreprises de bus, le club de ski, les camps de ski, les écoles de ski et pour de nombreux emplois... on ne peut pas s'y opposer», explique-t-elle. «Il n'y a pas d'avenir dans cette station sans canons à neige», se désole-t-elle.

L'hiver précédent a montré ce qui attendait le domaine d'Elm sans enneigement artificiel: les pistes enneigées ont laissé place à des pâturages verts à perte de vue. En raison du grand manque de chutes de neige, le plus grand domaine skiable du canton de Glaris n'a pu ouvrir ses portes que périodiquement et avec une offre de pistes réduite pendant les fêtes de Noël et du Nouvel An.

L'hiver est une saison décisive pour les affaires

À la fin de l'hiver, un trou de 800'000 francs a été comptabilisé dans les caisses. «Le projet d'enneigement Futuro est essentiel à la survie de notre entreprise», assure Stefan Elmer, directeur des Sportbahnen Elm.

Les remontées mécaniques ont pourtant doublé leur chiffre d'affaires en été au cours des dix dernières années, comme l'explique le directeur: «Mais nous avons besoin des revenus de l'hiver pour pouvoir investir dans l'été.» Un coup d'œil sur les chiffres le montre: l'exploitation ferroviaire et la restauration continuent de réaliser 85% du chiffre d'affaires pendant la saison hivernale.

Mercredi, les Vert-e-s ont déposé un référendum contre le plan d'affectation spécial nécessaire à la nouvelle installation d'enneigement. Selon le communiqué des Vert-e-s, 927 signatures ont été récoltées en l'espace de deux semaines. Pour les initiants, c'est la preuve d'un grand malaise au sein de la population. La commune de Glaris Sud doit encore vérifier si suffisamment de signatures sont valables.

La population devra se prononcer

La population aura le dernier mot sur cette affaire. Pour les Vert-e-s, c'est surtout l'enneigement artificiel prévu pour la descente de la vallée jusqu'à un peu plus de 1000 mètres d'altitude qui suscite l'incompréhension. Le parti a annoncé une demande de renvoi ainsi qu'un mandat pour un redimensionnement de l'enneigement artificiel pour l'assemblée communale.

Le projet prévu coûte environ 18 millions de francs. Il permettrait aux remontées mécaniques d'enneiger 35% des pistes au lieu de 15% actuellement. L'objectif est de garantir l'exploitation de 1000 à 2100 mètres d'altitude. La population devra vraisemblablement se prononcer sur le projet le 27 juin prochain. «Les remontées mécaniques se sont battues si longtemps pour ce projet. Je suis convaincue que le soutien de la population sera au rendez-vous», espère la skieuse Vreni Schneider.

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