Jusqu'à 150 départs recensés quotidiennement
Les employés de Credit Suisse cherchent à s'en aller. Voici pourquoi

Les services du personnel de Credit Suisse sont en pleine ébullition. En effet, jusqu'à 150 départs sont recensés chaque jour dans le monde. Une situation délicate pour la banque.
Publié: 31.05.2023 à 10:31 heures
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Dernière mise à jour: 31.05.2023 à 11:31 heures
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Chaque jour, jusqu'à 150 employés démissionnent de Credit Suisse dans le monde entier.
Photo: Keystone
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Christian Kolbe

Réactiver leur réseau et mettre à jour leur CV: voici à quoi s'emploient en ce moment les quelque 50'000 collaborateurs de Credit Suisse (CS) dans le monde. Ceci, tout en maintenant les activités quotidiennes d'une grande banque mondiale.

Dans de nombreux départements, les projets sont suspendus, du moins jusqu'à ce que la reprise par l'UBS soit approuvée par toutes les autorités. Ce qui devrait être le cas dans les prochains jours, au plus tard dans les prochaines semaines.

Un seul service est en pleine ébullition, celui du personnel. En effet, jusqu'à 150 départs par jour parviendraient aux responsables RH de Credit Suisse dans le monde entier. Pour prendre les devants, de nombreux employés partent d'eux-mêmes, sans attendre leur lettre de remerciement

Licenciements en cascade hors de la Suisse

Dans sa communication officielle, Credit Suisse évoque un quota nettement plus faible. Pourtant, deux sources indépendantes ont confirmé ce chiffre à Blick. Et celui-ci pourrait en réalité être encore plus élevé encore.

Une chose est sûre: le turn-over au sein de Credit Suisse est nettement plus élevé qu'au printemps de l'année dernière, avant la crise que traverse la banque et son sauvetage in extremis par l'UBS. C'est surtout dans la banque d'investissement ainsi que dans les régions Asie-Pacifique et Amérique que des départs seraient enregistrés presque toutes les heures.

Anticiper le destin

Ce n'est pas surprenant: l'objectif avoué d'UBS est de réduire les activités à haut risque de la banque d'investissement de Credit Suisse. On ne sait pas encore de quels marchés la banque devra se retirer sous l'égide de l'UBS.

Sans parler du dégraissage de personnel, sans lequel la reprise de CS par l'UBS ne pourra pas se faire. Pour les employés, il est donc logique de partir de soi-même pour éviter de recevoir une lettre de licenciement. En Suisse, on ne sait pas combien de démissions arrivent chaque jour. Mais selon nos informations, des équipes entières de gestion de fortune partent presque chaque jour pour une autre banque, en emmenant certainement avec elles leur portefeuille client.

Même si CS ne s'exprime pas sur ces licenciements, plusieurs employés font état d'une grande vague de départs de collaborateurs dans le monde entier. Et d'une pression à peine voilée. Ainsi, Iqbal Khan, le responsable de la gestion de fortune globale de l'UBS, aurait proféré des menaces lors d'un événement interne, en prévoyant de fermer les portes d'UBS à celles et ceux qui quittent le navire.

Empêcher la déstabilisation de Credit Suisse

D'autres membres de la direction d'UBS se montrent toutefois plus détendus, laissant parfois entendre que, de toute façon, ce sont les moins bons qui partent... dans l'intérêt de la nouvelle méga-banque.

Par ailleurs, cette vague de démission «naturelle» éviterait à la banque des licenciements à la pelle et une image écornée dans l'opinion publique.

Enfin, l'UBS n'a aucun intérêt à provoquer une vague de licenciements. Car même après la reprise, CS doit encore tourner pendant un bon moment. C'est pourquoi Credit Suisse embauche chaque jour de nouvelles personnes en CDI, dans la gestion de fortune, les finances ou les opérations, a fait savoir un porte-parole.

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