Le malfaiteur ne mesure qu'un petit 1,5 centimètre. Mais il a tout de même causé des douleurs infernales à une Argovienne de 71 ans pendant plusieurs semaines. «La larve a construit une grotte dans mon nez», raconte la femme à l'«Aargauer Zeitung».
Tout commence lors d'un voyage en Amérique du Sud avec son mari. Au bout de quatre mois, la femme ressent pour la première fois une violente douleur. A ce moment-là, le couple se trouve en Bolivie et bataille pendant quelques jours à travers la forêt vierge avec un guide.
«Quelque chose bouge dans mon nez»
Soudain, le côté gauche de son visage s'est mis à gonfler. «Cette excroissance était vraiment effrayante», raconte l'Argovienne. En Argentine, le couple se rend immédiatement dans un hôpital. La femme se fait administrer des antibiotiques et l'enflure diminue. Mais la douleur persiste – comme un coup de couteau de cuisine – cinq à dix fois par jour.
L'Argovienne doit patienter encore six semaines. Pendant ce temps, elle visite six autres hôpitaux et deux spécialistes ORL, en Argentine et en Uruguay. Elle reçoit des pommades, des antibiotiques et des analgésiques. «Je leur ai dit que je sentais quelque chose bouger dans mon nez.» Mais personne ne semblait la croire.
La larve attrapée qu'à moitié
Lors du vol retour, la femme vit une agonie permanente et, dès l'atterrissage, se rend immédiatement au service des urgences de l'hôpital cantonal d'Aarau (KSA). Après un examen par ultrasons, la spécialiste ORL de l'hôpital comprend vite que quelque chose a réellement élu domicile dans le nez de sa patiente.
Elle applique donc de la vaseline sur le point d'entrée qui se trouve dans le nez de l'Argovienne. Elle coupe ainsi l'arrivée d'air à la larve, forçant celle-ci à remonter à la surface pour respirer. C'est à ce moment-là qu'elle peut enfin être extraite du corps, à l'aide d'une pincette. Mais la spécialiste n'attrape en réalité que la moitié de la larve. Le lendemain, la senior se présente à nouveau au KSA. Sous anesthésie générale, une larve d'1,5 centimètre de drosophile néotropicale est retirée. Malheureusement, le supplice ne s'arrête (toujours) pas là.
Du côté gauche du nez jusqu'au coin de l'œil
Deux jours plus tard, la douleur revient: la cavité creusée par la larve dans le nez de cette femme de 71 ans est beaucoup plus grande que prévu. Elle s'étend depuis le côté gauche de son nez jusqu'au coin interne de son œil. Des barbillons de larve restés dans la cavité sont encore retirés par les médecins. Son corps mettra ensuite près d'un an à refermer la cavité. «Aujourd'hui, je vais bien», déclare la patiente à l'«Aargauer Zeitung».
La drosophile néotropicale, ou mouche du varron, se trouve surtout dans les forêts tropicales humides d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale. Toutefois, l'infestation du nez est extrêmement rare. La plupart du temps, les larves, que les mouches femelles attachent aux moustiques qui les transportent ensuite avec eux, se nichent sous le cuir chevelu, les bras ou les jambes.