Initiative commune dans les six cantons romands
Des élus romands demandent l'interdiction des natels (mais surtout de TikTok) à l'école

Interdire le smartphone à l'école... et au parascolaire? Avec leur initiative commune, des députés de tous partis demandent au six cantons romands de réglementer les réseaux sociaux dans le cadre scolaire. La motion vaudoise est déposée ce mercredi, a appris Blick.
Publié: 04.12.2024 à 16:56 heures
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Dernière mise à jour: 04.12.2024 à 17:14 heures
Un groupe de députés de tous partis lancent des motions dans les six cantons romands pour interdire (ou restreindre) les smartphones et les réseaux sociaux dans le cadre scolaire.
Photo: Shutterstock
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Léo MichoudJournaliste Blick

Les dérives des réseaux sociaux pour la santé mentale et les relations des jeunes est de retour dans l'actu. Et dans tous les cantons romands, des élus de gauche à droite ont décidé de faire bloc pour que des règlements plus stricts soient appliqués à l'école.

Blick l'apprend ce mardi 3 décembre: des députés inquiets par l'usage des réseaux sociaux dans le cadre scolaire vont déposer – ce jeudi ou la semaine prochaine – des motions similaires auprès des six parlements romands. Ce mouvement intercantonal et interpartis provient de la Commission interparlementaire de contrôle de la Convention scolaire romande (CIP-CSR), une branche de la Conférence intercantonale de l’instruction publique et de la culture de la Suisse romande et du Tessin (CIIP).

La motion vaudoise déposée ce mercredi

Dans le canton de Vaud, c'est ce mercredi que la commission vaudoise dépose une motion au Grand Conseil, intitulée «Protéger les jeunes en âge de scolarité des effets néfastes des réseaux sociaux». Le texte demande au Conseil d'Etat «d’élaborer, en collaboration avec les communes, une loi ou un règlement visant à restreindre fortement ou interdire l’accès au smartphone pour les élèves de l’école obligatoire lors des activités d’accueil parascolaires financées par les communes». Des restrictions similaires sont demandées pour les élèves du secondaire II, c'est-à-dire au gymnase, au collège ou au lycée selon les cantons.

Dans le canton de Vaud, c'est ce mercredi que la commission vaudoise dépose une motion au Grand Conseil, intitulée «Protéger les jeunes en âge de scolarité des effets néfastes des réseaux sociaux». Le texte demande au Conseil d'Etat «d’élaborer, en collaboration avec les communes, une loi ou un règlement visant à restreindre fortement ou interdire l’accès au smartphone pour les élèves de l’école obligatoire lors des activités d’accueil parascolaires financées par les communes». Des restrictions similaires sont demandées pour les élèves du secondaire II, c'est-à-dire au gymnase, au collège ou au lycée selon les cantons.

Smartphone interdit, pas seulement pendant les cours

L'objectif est d'éviter que les ados sautent sur TikTok, Snapchat ou Instagram à la moindre occasion. En terres vaudoises, théoriquement, le smartphone est déjà interdit pendant les cours depuis 2019. Cette motion voudrait englober toutes les activités parascolaires et les moments comme la récréation, les cinq minutes de battement entre les cours… voire, la pause de midi.

«Nous voulons limiter l'accès au smartphone, et donc aux réseaux sociaux dans l'ensemble du cadre scolaire, explique le député vert'libéral David Vogel. L'élu au Grand Conseil vaudois préside la CIP-CSR pour l'année 2024-2025. «L'objectif, c'est de mettre la pression au niveau fédéral et qu'une décision soit prise rapidement dans les directives des écoles. L'Etat doit prendre ce sujet en main», explique celui qui est également professeur au Gymnase de Nyon.

Mais pourquoi un libéral comme David Vogel voudrait-il restreindre la consommation des élèves, et ainsi leur ôter la responsabilité de se gérer? Le député assume et s'explique: «C'est une lutte à armes inégales qui oppose les jeunes accros et les géants du web derrière les réseaux sociaux. Sur le principe, c'est très beau de responsabiliser les ados à l'école. Mais dans les faits, cela ne fonctionne pas.»

Créer un vrai lien social sans réseaux sociaux

L'enseignant Vert'libéral prend tout de même quelques pincettes: «L'idée n'est pas d'interdire complètement le téléphone sur tout le temps scolaire. Bien sûr qu'il peut y avoir des urgences, bien sûr que les élèves pourraient les utiliser pour faire des recherches utiles. Mais dans les faits, ce sont souvent des excuses bidon pour aller sur TikTok.»

Pour David Vogel, il faut bien ça pour que ses élèves se parlent et créent un vrai lien social: «Mon expérience de prof au gymnase, c'est de voir quinze élèves rester en classe à la pause, rivés sur leur smartphone. Les réseaux sociaux sont très négatifs au niveau relationnel.»

La décision du gouvernement australien, qui va obliger les plateformes à prendre des mesures pour éviter que les moins de 16 ans ne se retrouvent sur les réseaux sociaux, a donc fait des émules. En Suisse, la loi n'interdit pas les réseaux sociaux aux mineurs, mais responsabilise leurs parents pour les contenus postés par leurs enfants. Les différents Conseils d'Etat romands devront répondre à l'initiative commune des députés, inquiets pour la santé mentale des jeunes et leur faculté d'apprentissage.

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