Selon un sondage Tamedia, 78% des Suisses soutiennent l’instauration d’un âge minimum légal de 16 ans pour accéder aux réseaux sociaux tels que TikTok, Instagram ou Facebook. Cet avis, partagé dans toutes les régions et catégories socio-professionnelles, reflète des préoccupations croissantes face aux impacts de ces plateformes sur les jeunes, rapporte «24 heures»
Pour rappel, il n'existe aucune loi en Suisse pour empêcher les très jeunes enfants d'ouvrir des comptes sur les réseaux. Pourtant, Addiction Suisse révèle qu’en 2022, 10% des filles et 4% des garçons de 15 ans en faisaient un usage problématique, des chiffres en hausse depuis 2018.
Gros risques d'addiction
Au Parlement, la question est sur la table. Le conseiller national tessinois libéral-radical (PLR) Alex Farinelli a interpellé le Conseil fédéral, soulignant les risques liés au temps toujours plus grand passé sur les différentes plateformes. Mais le gouvernement préfère renforcer la prévention.
Le Département fédéral de l’intérieur (DFI), chapeauté par Elisabeth Baume-Schneider, rappelle que les réseaux imposent déjà une limite d’âge de 13 ans dans leurs conditions d’utilisation.
Le Conseil fédéral préfère la prévention
Le DFI met en avant des outils de sensibilisation, comme la plateforme nationale Jeunes et médias. Elle conseille notamment les parents à encourager des pratiques raisonnables d'utilisation des réseaux.
Si certains, comme Farinelli, envisagent un postulat pour approfondir la réflexion, la mise en œuvre d’une telle réglementation pose des défis pratiques. Le Conseil fédéral, tout en surveillant les initiatives étrangères, estime pour l’instant que la sensibilisation est plus efficace qu’une loi exigeant un âge minimal.
L'Australie frappe fort
Un exemple pourrait donner des idées à la Suisse. Le Parlement australien a adopté jeudi une législation pionnière interdisant l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, parmi les plus contraignantes au monde pour les plateformes telles que X, Tik Tok, Instagram ou Facebook.
Le texte, qui a obtenu le feu vert des deux Chambres du parlement et un soutien bipartisan, devrait obliger prochainement ces plateformes à prendre «des mesures raisonnables» pour empêcher ces adolescents d'avoir un compte.