L'Australie n'y va pas avec le dos de la cuillère. Le pays va traquer les réseaux sociaux et leur coller d'énormes amendes s'ils continuent d'accepter les jeunes de moins de 16 ans sur leurs plateformes.
Jeudi dernier, le gouvernement australien annonçait cette réforme unique au monde. Montant de la bûche pour les réseaux: jusqu'à 29 millions de francs! De quoi y réfléchir à deux fois avant de permettre à Timo, 4 ans, de se noyer sur Tiktok.
Aucun contrôle
Plus près de chez nous, la France a adopté en juillet 2023 le principe de «majorité numérique». Il faut avoir 15 ans, chez notre voisin, pour ouvrir un compte personnel sur l'un ou l'autre des réseaux. Les préférés des plus jeunes? Snapchat, Instagram, Tiktok et Bereal, selon de nombreux sondages.
On compte également le jeu Roblox dans le top 10 des plateformes préférées des enfants. Un jeu en ligne, qui a notamment été détourné pour recruter des jeunes radicalisés. Par ailleurs, si toutes ces plateformes fixent l'âge limite d'utilisation à 13 ans, les contrôles sont quasi inexistants.
Aucune loi en Suisse
Quid de la Suisse? Blick a cherché à en savoir plus et a questionné la police genevoise. Si mon enfant de 10 ans est sur les réseaux, est-ce légal? Est-ce ma responsabilité en tant que parent? Qui peut m’amender si mon enfant est trop jeune sur les réseaux? Peut-on carrément venir m'interpeller?
La réponse est très simple: la Suisse n'a pas de loi qui encadre la présence des enfants sur les réseaux sociaux. Donc, vous ne risquez rien si votre bambin s'envoie 250 vidéos de 15 secondes tous les jours.
La police ne peut pas intervenir
«Il n'existe pas de base légale pour interdire la présence d'enfants trop jeunes sur les réseaux sociaux», confirme Tiffany Cudré-Mauroux, porte-parole de la police genevoise. Même si une plateforme prenait tout à fait au sérieux l'âge de ses utilisateurs, les polices suisses n'ont pas de quoi s'appuyer pour intervenir, amender ou contrôler.
Les associations, mais également les polices cantonales, font de la prévention, plutôt axée sur les dangers que les plus jeunes peuvent rencontrer en ligne. «Notamment les prédateurs, illustre Tiffany Cudré-Mauroux. Mais également le droit à l'image ou le harcèlement en ligne.»
La quasi-totalité des enfants dès 12 ans ont un smartphone
Un problème extrêmement concernant puisque 96% des 12-13 ans possèdent un smartphone. Une étude d'ICT-VS, organe valaisan intégrant médias, images et technologies de la communication dans l'enseignement valaisan, démontre que ce chiffre grimpe à 99% chez les 14-17.
La seule règle qui existe en Suisse établit que les parents sont responsables du contenu du téléphone de leur enfant jusqu'à leurs seize ans. Et les crimes commis en ligne demeurent évidemment des crimes, bien que concrètement, il s'agisse parfois d'une zone grise. Parents comme police sont donc démunis face à l'utilisation parfois dangereuse des réseaux par les plus petits.