En Suisse, il n'y a aucune loi pour encadrer la présence des enfants de moins de 16 ans sur les réseaux sociaux. Pourtant, comme le révèle un sondage Tamedia, 78% de la population estime qu'ils ne devraient pas être accessibles avant cet âge.
À Berne, des parlementaires envisagent un postulat, mais le conseil fédéral préfère la prévention. Très peu pour l'Australie, qui a décidé de sévir.
L'Australie «du côté des parents»
Le pays des kangourous vient d'accepter un texte de loi pour amender à hauteur de plusieurs millions les réseaux sociaux qui toléreraient les comptes ouverts par des enfants. Blick a demandé à la ministre australienne de la communication comment et pourquoi il était urgent d'agir. Et Michelle Rowland nous a répondu!
«Cette réforme vise à protéger les jeunes et à rassurer les parents sur le fait que nous sommes à leurs côtés, insiste l'honorable politicienne, selon la dénomination australienne. Les réseaux sociaux ont une responsabilité sociale en matière de sécurité et de santé mentale des jeunes Australiens.»
50 millions de dollars d'amende
En effet, le pays a décidé que les parents ne devaient pas être tenus responsables des agissements de leurs enfants. Ce sont bien aux multinationales propriétaires des plateformes de payer. «La législation impose aux réseaux sociaux, et non aux parents ou aux enfants, la responsabilité de garantir que des protections adéquates soient en place», confirme la ministre australienne Michelle Rowland.
Leur loi introduit ainsi des sanctions importantes, allant jusqu’à 50 millions de dollars australiens (plus de 28 millions de francs) pour les entreprises, développe pour Blick Braeden Adams, conseiller médias. La ministre prévoit des exceptions, notamment pour les jeux ou services de messagerie en ligne destinés à la santé ou à l'éducation.
Les réseaux vont-ils payer?
Le pays a également pris des «dispositions robustes» décrit Braeden Adams, en matière de confidentialité. Sa loi exige des plateformes qu'elles détruisent toutes les informations collectées lorsqu'un jeune de moins de 16 ans tente d'ouvrir un compte.
Blick a cherché à savoir si Michelle Rowland espérait une collaboration des réseaux sociaux. C'est effectivement la pierre angulaire de ce combat: Peut-on espérer de Meta, par exemple, qu'il s'acquitte de son amende? Mais la ministre australienne n'a pas répondu à cette dernière question.