Le Canton de Vaud soutient plusieurs projets de réforme discutés actuellement à Berne, comme la différenciation du tarif ambulatoire entre médecins de premier recours et spécialistes ou les travaux en matière de forfaits ambulatoires pour certaines interventions. «Ces projets sont sur la table du Parlement. Il est temps d'agir», affirme Rebecca Ruiz, interrogée mardi par Keystone-ATS. Selon elle, ces changements traînent trop, et le lobbyisme actif des acteurs de la santé n'y est pas étranger.

La cheffe du Département de la santé et de l'action sociale (DSAS) juge aussi que les réserves des assureurs sont toujours «trop élevées», même si elles affichaient une légère baisse au 1er janvier dernier et que certains assureurs ont fait, selon elle, des efforts.

Pour la population qui subit une telle hausse de primes, il est «difficilement compréhensible» que les réserves atteignent encore 10 à 12 milliards de francs, estime la ministre vaudoise, également vice-présidente de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS).

Choc amorti grâce aux subsides

Dans le canton de Vaud, la hausse moyenne des primes atteint 6,1% pour 2023, légèrement au-dessous de la moyenne nationale (6,6%). Cela correspond à une augmentation de 21,30 francs par mois (tous âges, régions et modèles d'assurance confondus).

Grâce au système vaudois de subsides qui limite la charge d'assurance-maladie par rapport au revenu, entré en vigueur en 2019, environ 278'000 personnes subsidiées verront leur facture pas ou peu augmenter. Cela correspond à environ 30% de la population, pour qui le choc est «amorti», remarque Rebecca Ruiz.

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Cela n'empêche pas que de nombreux autres ménages subiront de plein fouet la hausse des primes. Pour eux, le canton de Vaud propose une page internet, dont le but consiste à expliquer comment optimiser ses primes. Une permanence téléphonique (058 611 11 75) sera aussi ouverte du 17 octobre au 30 novembre pour répondre aux personnes qui s'interrogent sur un changement d'assurance ou de modèle.

«Cette campagne vise à accompagner au mieux la population dans un contexte extrêmement compliqué», souligne la ministre socialiste. Elle ajoute que ce n'est pas la première fois que l'Etat de Vaud propose un tel accompagnement, qui avait déjà été instauré lors de précédentes fortes hausses de primes.

(ATS)