«Je ne m'attendais pas à une telle hausse des primes maladie», a reconnu mardi le ministre de la santé, Alain Berset, face à la presse.
Le Fribourgeois risque fort à l'avenir de s'abstenir de faire des pronostics. L'an dernier, à l'heure d'annoncer des primes en baisse pour la première fois depuis longtemps, le conseiller fédéral s'était montré optimiste face à une hausse violente pour l'année suivante. Ce qui s'est passé entretemps n'était pas prévisible, a plaidé Alain Berset.
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Pas de hausse «politique»
Le Conseil fédéral a atteint les limites de sa marge de manoeuvre pour contrer la hausse des coûts de la santé. La balle est dans le camp du Parlement, a insisté Alain Berset. Mais la fixation des primes n'est certainement pas «politique», selon lui.
Interrogé sur les annonces de la faîtière Santésuisse, qui tablait sur une hausse de 10%, Alain Berset a rétorqué que c'est l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) qui fixe les montants des primes, en se basant sur les données transmises par les assureurs.
«On peut dire que ce que les assureurs ont livré à l'OFSP est assez proche de ce qui est annoncé aujourd'hui», a poursuivi le ministre de la santé. Il n'y a pas de grand écart. Les primes ne sont donc pas fixées de manière politique.
Le Conseil fédéral ne peut rien faire
La seule manière de faire face à la hausse, c'est d'agir sur les coûts, a ajouté Alain Berset. Le Conseil fédéral arrive au bout de ses possibilités. «Mais nous ne sommes pas livrés à l'inaction».
C'est pourquoi il a transmis des paquets de mesures au Parlement, qui doit agir. Certaines mesures, comme le réseau de soins coordonnés, pourront permettre des économies de plusieurs centaines de millions de francs. D'autres ont malheureusement déjà été abandonnées par les Chambres, a regretté Alain Berset.
Quoi qu'en soit, Alain Berset se dit «inquiet» par l'augmentation constante des primes maladies. Cette forte hausse est d'autant malvenue qu'elle tombe en pleine inflation et poussée des prix de l'énergie. Il est donc primordial que les différents acteurs assument leurs responsabilités et agissent pour trouver des solutions.
Les cantons à la caisse?
À la question posée par une journaliste de savoir si la Confédération entend responsabiliser davantage les cantons en matière de réduction des primes, faisant allusion au contre-projet à l'initiative sur les réductions de primes, Alain Berset a rappelé que la Confédération consacre 7,5% des coûts bruts de l'assurance de base obligatoire à la réduction des primes.
Les cantons auraient en partie toujours payé moins. Le Conseil fédéral veut changer cela avec le contre-projet. Il s'agit également d'assurer une certaine stabilité dans ce système, a conclu Alain Berset.
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