Le président de la Confédération, Alain Berset, a salué le passage de «l'indignation» en «action politique». Mercredi devant l'Organisation internationale du travail (OIT) à Genève, il a dit que la grève du jour montre «comment l'indignation» se change «en action politique». Il a déploré la situation à laquelle font face «malheureusement» les femmes dans le monde du travail.
L'ancienne conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifus a reconnu sur les ondes de la SRF que des progrès ont été réalisés en matière d'égalité. Il n'y a cependant pas de raison de baisser les bras: au contraire, certains partis veulent revenir sur les progrès réalisés.
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Au Parlement fédéral à Berne comme au Grand Conseil bernois, une partie des députés hommes et femmes ont marqué leur solidarité avec les femmes en grève en portant des habits de couleur violette.
Le Conseil des États a tenu mercredi un débat spécial sur l'égalité en se penchant sur quatre textes déposés par la gauche. Il les a tous rejetés.
Actions en terres vaudoises
À Lausanne, un collectif féministe s'est symboliquement emparé d'un bastion masculin, le bateau des Pirates d'Ouchy. Après avoir entonné quelques chants de pirates, des Lausannoises déguisées en pirates ont hissé le drapeau violet de la grève féministe.
L'action se voulait bon enfant, et les femmes «pirates» du jour ne sont pas montées à bord de la barque historique de la Confrérie, classée monument historique. La situation a toutefois été brièvement tendue avec les pirates présents avant de s'apaiser.
La Vallée de Joux, le berceau de la Grève des femmes, a vu près de 300 personnes, en majorité des femmes travaillant dans l'horlogerie, se rassembler au Sentier (VD) pour une pause prolongée de midi. Elles ont réclamé plus d'égalité salariale et des avancées significatives dans leur CCT qui est en train d'être renégociée.
Entreprise lucernoise bloquée
En Suisse alémanique, 25 femmes ont bloqué l'entreprise lucernoise SOS Reinigung, avec les employées, alors que ces dernières devaient prendre leur service. Elles se sont mises en grève contre les temps de trajet non payés, les retards dans le paiement des salaires (parfois effectué en espèces), le mobbing et la discrimination.
Elles ont aussi réclamé l’égalité salariale entre hommes et femmes. Après cette action, l'entreprise a accepté de répondre aux revendications des grévistes et de signer un accord avec Unia, a fait savoir le syndicat.
À Neuchâtel, Fribourg et Sion
À Neuchâtel, le parcours du défilé de la manifestation à 18h à Neuchâtel a fait grincer les dents jusqu'au Conseil général. Les organisatrices de la grève féministe voulaient descendre, comme en 2019, par l'avenue de la Gare, une option refusée par la Ville et la compagnie de bus TransN pour des raisons de sécurité et de partage d'utilisation du domaine public.
Du côté de Sion, le collectif Femmes* Valais a rebaptisé plusieurs rues qui seront empruntées par le cortège en fin de journée. À Fribourg, la grève féministe a connu son épicentre sur l'emblématique place Georges-Python, rebaptisée place Georgette-Pythonne le temps d'une journée.
«Landsgemeinde féministe» dans la capitale
À Berne, près de 1000 femmes se sont rassemblées pour une «Landsgemeinde féministe» devant le Palais fédéral. Le collectif «Les Créatives» avait déjà organisé des «états généraux féministes» similaires à Genève et en Appenzell en 2021.
Une série de revendications ont été adoptées. Il a par exemple été demandé à la Suisse de dépenser à l'avenir 109 milliards de francs par an pour la garde des enfants - autant que ce qu'elle a versé pour le sauvetage du Credit Suisse.
Remous à Zurich
À Zurich, environ 300 personnes ont bloqué le trafic des trams sur la Paradaplatz, mercredi vers 13h, en marge de la grève féministe. La police les a dispersées. Elle aurait fait usage de gaz lacrymogènes, selon des vidéos mises en ligne par des activistes.
Le 14 juin est consacré depuis quelques années à la grève des femmes. Cette date fait référence à la votation populaire du 14 juin 1981 qui a consacré l'égalité homme-femme dans la Constitution.
(ATS)