Garder de la flexibilité
Le Conseil fédéral est opposé à l'initiative sur la neutralité

Le Conseil fédéral s'oppose à l'initiative sur la neutralité, jugeant qu'une définition plus stricte limiterait sa marge de manœuvre. Il rejette l'idée sans contre-projet, préférant maintenir une approche flexible de la neutralité suisse.
Publié: 14:00 heures
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Dernière mise à jour: 14:59 heures
Le Conseil fédéral dirigé par le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis rejette l'initiative de neutralité.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

La neutralité suisse ne doit pas être définie de manière plus stricte. Le Conseil fédéral rejette l'initiative sur la neutralité, sans proposer de contre-projet. Il a transmis mercredi son message en ce sens au Parlement. L'initiative «Sauvegarder la neutralité suisse» exige que la Suisse n'adhère à aucune alliance militaire ou de défense. La collaboration avec de telles organisations doit être limitée au cas où la Confédération serait attaquée.

Le texte, lancé par Pro Suisse et des membres de l'UDC, demande aussi que la Suisse ne participe pas aux guerres étrangères et ne prenne pas de sanctions économiques ou diplomatiques contre un Etat belligérant, sous réserve de ses obligations envers l'ONU. Berne doit enfin faire usage de son statut neutre dans le cadre des bons offices.

Une grande partie des exigences de l'initiative sont déjà satisfaites, a affirmé Ignazio Cassis lors d'une conférence de presse. Selon lui, une conception rigide de la neutralité, comme le demande l'initiative, n'est pas dans l'intérêt de la Suisse. Ainsi, à l'avenir, aucune sanction ne pourrait être prise en dehors de l'ONU contre des Etats belligérants. «Les sanctions actuelles contre la Russie ne seraient par exemple plus possibles, car elles n'ont pas été décidées par l'ONU.» La collaboration avec des alliances militaires ou de défense serait également fortement limitée. 

Une utilisation flexible de la neutralité a fait ses preuves, estime le gouvernement dans un communiqué. Abandonner cette approche limiterait la marge de manoeuvre du Conseil fédéral pour réagir aux défis de politique étrangère.

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