Étude sur l'utilisation des réseaux en Suisse
À Genève, on frime à coup de selfies, à Lausanne, studieux, on adore LinkedIn

Une agence de communication publique analyse les habitudes suisses sur les réseaux sociaux. Outre un röstigraben des pratiques, la manière dont les Romands aiment les réseaux relèvent du cliché savoureux.
Publié: 17.01.2024 à 09:03 heures
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Dernière mise à jour: 17.01.2024 à 10:34 heures
À proximité des bouchons genevois du pont du Mont-Blanc, un spot prisé pour se prendre en photo.
Photo: Shutterstock
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Parfois, la réalité dépasse le cliché. Et quand c'est le cas, il y a quelque chose de jubilatoire à le souligner. C'est l'agence de communication publique Groman, basée à Zurich, qui offre aux Romands un moment d'auto-dérision en analysant leur utilisation des réseaux sociaux.

Le document, publié le 16 janvier, nous apprend plusieurs choses. Déjà, qu'il existe un röstigraben des réseaux sociaux. Les Romands sont plus présents sur Facebook, Instagram, LinkedIn et Tiktok que les Alémaniques.

Regardez-moi, je suis Genevois

Mais c'est en observant les statistiques au sein de la Romandie que le stéréotype prend forme. Genève est championne de l'utilisation d'Instagram, le réseau sur lequel on poste des selfies, des tenues, des plats gourmands. La ville du bout du Léman a la plus grosse communauté de followers de Suisse.

Comme quoi, le Genevois est peut-être bien arrogant, «le Parisien de la Suisse», comme le décrit, entre autres, l'humoriste Laurent Nicolet. Fan de lui-même et hautement supérieur au reste du monde (de l'univers tout entier?), il aime partager avec le monde des photos de ses richesses, de son jet d'eau.

Pour illustrer ce concept, la parole va à Eric Stauffer, fondateur du Mouvement citoyen genevois, qu'il a quitté en 2016. «Vous allez n'importe où dans le monde, Genève, on sait que c'est en Suisse, on sait que c'est en Europe. Si vous allez parler de Nyon ou de Cully…» À noter que la deuxième commune de Suisse ayant le plus d'abonnés sur Insta est Neuchâtel, les hautains «du bas».

Lausanne studieuse

Tout ça ne plaît pas au Vaudois. Lausanne n'est pas très suivie sur un réseau qui n'est que poudre aux yeux. Non, le Lausannois aime travailler. Pas le temps de prendre son boutefas en photo et d'y mettre un coup de Photoshop pour le diffuser à large échelle. Dans la capitale vaudoise, c'est LinkedIn qui cartonne.

D'aucuns diront qu'il s'agit du réseau social le plus ennuyeux qui soit. Mais les Lausannois sont courageux. Plutôt que de rire bêtement à des mèmes, ils réseautent. C'est sûrement grâce à cela que le taux de chômage a baissé de 0,1% dans le canton de Vaud en juin 2023, alors qu'au niveau national, il stagnait. Et double bénéfice: ils peuvent féliciter Solange pour sa trentième année chez CaniVaud Toiletteur. Tordant le cou, au passage, au cliché qui affirme que les Vaudois sont froids.

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