Le Conseil communal de Lausanne s’est prononcé, le monde est sauvé. Lors de la dernière session, mardi 7 novembre en soirée, l’élue d’Ensemble à Gauche (EàG) Manon Zecca a été la première à prendre la parole.
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Son interpellation urgente avait pour but que la Municipalité s’exprime en faveur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et agisse pour le droit des civils touchés à Gaza. Quatre résolutions ont été déposées, toutes ont été acceptées par le Conseil communal, organe législatif*. À noter toutefois qu’elles ne seront pas contraignantes pour la Municipalité. L’Exécutif devra y répondre lors d'une prochaine séance.
Appel au cessez-le-feu et contribution à l’aide humanitaire
La première résolution veut que la Municipalité «appelle à la fin des bombardements et des violences, qu’elle se prononce publiquement en faveur d’un cessez-le-feu, du respect du droit international, notamment des Conventions de Genève». Est aussi évoquée «l’ouverture permanente d’un couloir humanitaire pour protéger et venir en aide aux populations civiles.» L’organe délibérant l’a adoptée par 60 voix pour, 3 contre et 3 abstentions.
La seconde implore la Municipalité de «consentir à un don financier auprès d’organisations actives sur le terrain, telles Médecins du Monde, Médecins sans frontières et le Croissant rouge palestinien.» Une vingtaine de politiciens ont cette fois-ci refusé la proposition ou se sont abstenus, et cinquante l’ont acceptée.
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La troisième concerne l’engagement de Lausanne pour «la constitution d’un réseau international de Villes pour la fin des violences sur les populations palestiniennes de Gaza, pour la fin de la colonisation en Cisjordanie et pour la reconnaissance d’un État palestinien.» Avec 46 oui, 18 non et 6 abstentions, cette résolution est celle qui a eu le plus de difficultés à passer la rampe.
Lausanne peut-elle vraiment peser dans la balance?
La quatrième résolution d’EàG, déposée cette fois par Johann Dupuis, demande à la Municipalité d’activer l’Union des villes suisses. Le lobby représentant la Suisse urbaine pourrait alors faire des demandes publiques et symboliques au Conseil fédéral. Selon la résolution acceptée, il s’agirait notamment d’appeler à revenir sur la décision de retirer le financement de onze ONG israéliennes et palestiniennes, soupçonnées d’avoir enfreint les directives du département des Affaires étrangères d’Ignazio Cassis.
«La voix des villes a relativement peu de portée et est limitée sur la politique internationale, répond le syndic Grégoire Junod à l'interpellatrice de gauche Manon Zecca. Selon sa prise de parole extraite de l’enregistrement vidéo de la séance du Conseil communal, la Ville de Lausanne «peut s’associer à des appels qui existent au niveau international» mais aussi «activer le réseau des villes suisses, pour conduire des démarches collectives.»
Un geste avant tout symbolique
Mais ces actions et le poids de la Ville de Lausanne quant au conflit israélo-palestinien resteraient marginaux. «Nous pouvons octroyer une aide d’urgence qui, elle aussi, restera symbolique au regard du montant des aides étatiques», lâche le syndic socialiste.
Du côté d’Ensemble à Gauche, la satisfaction est de mise quant au soutien du Conseil communal, même si la réponse du patron de la Municipalité est jugée «frileuse». Par la voix de Manon Zecca, la coalition de gauche radicale se dit «bien consciente que ce n’est pas à cet échelon que se joue la politique internationale.» Selon l’élue locale, il est nécessaire d’être «le plus actifs possible à tous les niveaux», et «de dénoncer un génocide lorsqu’on en est le témoin, même éloigné.»
*Précision: nous avions dans un premier temps affirmé que la Ville de Lausanne était favorable au cessez-le-feu. Il s'avère que seul le Conseil communal (législatif) s'est prononcé en ce sens, en acceptant des résolutions qui attendent des réponses de la Municipalité (exécutif).