C'est une année de votations difficiles pour la conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider. Les prochaines échéances la concerneront tout particulièrement: Après la 13e rente AVS, c'est l'initiative du PS pour l'allègement des primes qui sera soumise aux urnes le 9 juin, et probablement la réforme des caisses de pension en automne.
En outre, le référendum contre le financement uniforme des soins vient d'être déposé et pourrait également être soumis au vote cette année.
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Elisabeth Baume-Schneider contre le PS
À chaque fois, Elisabeth Baume-Schneider devra affronter son propre parti. Le premier duel sur la 13e rente AVS a été remporté par le PS et les syndicats. Dans le débat sur les primes d'assurance-maladie, les auteurs de l'initiative ont également l'avantage: le camp du oui est en tête avec presque 60% des intentions de vote.
Il n'est donc pas étonnant qu'Elisabeth Baume-Schneider semble contrariée. D'autant plus qu'elle se trouve à chaque fois confrontée à un adversaire de taille: Pierre-Yves Maillard, patron des syndicats et conseiller aux Etats socialiste, à la tête de la révolution sociopolitique.
En fait, les deux compagnons de route politiques sont de bons amis. Le Vaudois a fait campagne pour la Jurassienne lors des élections fédérales et cette dernière a même adopté un chat de la famille Maillard.
Une déclaration qui fâche
Mais les campagnes de votation ont terni les relations. Dans les médias, «PYM» a défendu l'idée qu'Elisabeth Baume-Schneider défendait certes la position du Conseil fédéral à l'extérieur, mais qu'au fond d'elle-même, elle suivait toujours la ligne du PS. «Je n'ai aucun doute sur la manière dont Mme Baume-Schneider votera», a-t-il déclaré dans la «NZZ am Sonntag» en faisant référence à la votation sur l'AVS du début de l'année. Et d'ajouter: «Elisabeth a une chance d'entrer dans l'histoire». À plus forte raison si l'allègement des primes passe également.
Le fait que Pierre-Yves Maillard commente l'opinion personnelle de sa collègue socialiste en public a irrité la magistrate jurassienne, comme elle l'a laissé entendre samedi dans la «NZZ»: «Je n'ai pas été très contente quand j'ai lu ça», a-t-elle déclaré, rabrouant Pierre-Yves Maillard. «Je n'aime pas ce genre de déclarations en général – il est frappant de constater que ce sont souvent des hommes qui pensent savoir ce que pense une femme». Elisabeth Baume-Schneider a ajouté avoir 60 ans et être capable de prendre ses propres décisions.
Pierre-Yves Maillard se défend
Dans les journaux de «CH Media», Maillard se défend et rejette l'accusation de paternalisme. Il a plutôt voulu dire «qu'une élection au Conseil fédéral ne change pas les convictions fondamentales d'une personne». Même si, de l'extérieur, les obligations de collégialité laissent parfois supposer le contraire. Cela vaut pour tous les conseillers fédéraux, hommes et femmes.