«Je me suis sentie un peu seule»
Elisabeth Baume-Schneider attaque la droite après la défaite dans la lutte contre la 13e rente AVS

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider reproche aux partis bourgeois d'avoir investi trop peu d'énergie dans la lutte contre la 13e rente AVS. La réponse des intéressés ne s'est pas fait attendre.
Publié: 20.04.2024 à 18:04 heures
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Dernière mise à jour: 20.04.2024 à 19:18 heures
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La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider n'a pas encore digéré sa défaite lors de votation pour la 13e rente AVS.
Photo: keystone-sda.ch
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Lea Hartmann

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider n'a pas encore digéré sa défaite lors de votation pour la 13e rente AVS. Le mois dernier, les citoyens suisses ont dit oui à 58% à une 13e rente AVS, malgré l'opposition du Conseil fédéral et des partis de droite.

Dans une interview avec la «NZZ», elle critique l'engagement faible des partis bourgeois. La socialiste leur reproche de ne pas s'être suffisamment engagés dans la campagne de votation: «J'espère que tous prendront leurs responsabilités dans la campagne de votation, y compris les partis et les associations. Dans le débat sur la 13e rente, je me suis sentie un peu seule.»

«Nous devons tous tirer des leçons de la votation sur l'AVS»

La critique touche un point sensible chez les personnes critiquées. Et ils ne se sont pas fait attendre pour réagir aux reproches de la conseillère fédérale PS. «Moi non plus, je n'ai pas eu l'impression que nous étions tous à fond», déclare le vice-président du PLR Andri Silberschmidt. En coulisses, on entend dire que l'on aurait attendu davantage, notamment des présidents de parti du PLR et du Centre.

«Nous devons tous tirer des leçons de la votation sur l'AVS pour faire mieux avec les initiatives sur les primes», estime le président de l'UDC Marcel Dettling. En attendant, l'association faîtière de l'économie, Economiesuisse, qui a mené la campagne du non, ne veut pas s'exprimer sur les critiques d'Elisabeth Baume-Schneider. L'Union patronale suisse, quant à elle, se défend: «De notre point de vue, l'initiative n'était pas gagnable», déclare le porte-parole Stefan Heini.

Elisabeth Baume-Schneider dans le pétrin

Le président du PLR Thierry Burkart reproche aussi à la conseillère fédérale de ne pas avoir elle-même fait preuve d'un engagement total. «Contrairement à la votation sur l'AVS, le PLR est en pointe contre l'initiative sur l'allègement des primes. C'est pourquoi je regarde vers l'avant et me réjouis de voir la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider s'engager, elle aussi, plus intensément contre cette initiative», dit-il. Le chef de l'UDC, Marcel Dettling, met également en cause non seulement son propre camp, mais aussi le gouvernement.

Elisabeth Baume-Schneider s'est retrouvée dans une situation difficile, puisqu'elle a dû affronter son propre parti lors de sa première campagne de votation en tant que ministre de l'Intérieur. La situation de départ est tout aussi compliquée pour elle en ce qui concerne l'initiative du Parti socialiste (PS) sur l'allègement des primes, qui sera soumise au vote le 9 juin.

Les partis bourgeois n'ont-ils rien appris?

Les partis bourgeois et la conseillère fédérale PS risquent de subir une nouvelle défaite. L'initiative sur les primes est également bien accueillie par la population, comme le montrent les sondages. Et pas seulement à gauche, mais aussi chez les partisans de l'UDC.

Bien que le camp bourgeois fasse désormais son autocritique, on peut se demander dans quelle mesure il a tiré les leçons de cette votation perdue. Les associations économiques comme Economiesuisse ou l'Union patronale suisse se tiennent en retrait dans la campagne de votation et laissent principalement le travail au PLR. «La politique de la santé, contrairement à la politique sociale, ne fait pas partie de notre domaine de compétence», explique l'Union patronale pour justifier sa retenue.

On essaie maintenant de mobiliser d'autres acteurs, explique le conseiller national Andri Silberschmidt: «Il s'agit du porte-monnaie de la population. Si le pouvoir d'achat diminue, cela concerne tout le monde.»

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