Le président de l'Union syndicale suisse Pierre-Yves Maillard a été le grand vainqueur de la votation sur la 13e rente AVS. Dans une interview accordée à Blick, le conseiller aux Etats vaudois du PS insiste sur une introduction rapide.
Pierre-Yves Maillard, la 13e rente AVS devrait être versée une fois par an à partir de 2026. La «rente Maillard» fera alors le bonheur des seniors!
(Rires) La 13e AVS est une rente populaire! Le oui a été un succès collectif. Mais nous demandons que la «13e» soit versée dès 2025. Un versement à la fin de chaque année est le plus judicieux.
Le Conseil fédéral propose deux variantes au débat. Laquelle souhaitez-vous?
Nous voulons un financement solidaire par le biais de cotisations salariales. C'est extrêmement social, car plus de 90% des assurés recevront ainsi une rente plus élevée que celle qu'ils ont versée sous forme de cotisations salariales. Cela vaut également pour les jeunes. De plus, les cotisations salariales ont tendance à baisser dans les autres assurances sociales. Les salariés ordinaires ne ressentiront donc guère les pourcentages de l'AVS.
En augmentant les cotisations salariales, les retraités s'en tirent à bon compte. C'est injuste.
Il n'est pas juste de monter les générations les unes contre les autres! Les actifs d'aujourd'hui toucheront, eux aussi, un jour une 13e rente. Et nous ne devons pas oublier tout ce que les seniors ont fait et continuent de faire pour le pays. Il suffit de penser à la garde des enfants, grâce à laquelle les grands-parents soulagent les familles. Ils ont bien mérité leur «treizième"!
Le Conseil fédéral veut réduire la contribution de la Confédération à l'AVS. Qu'en pensez-vous?
La contribution des pouvoirs publics ne doit pas être réduite. Si la Confédération veut payer moins, les cantons doivent apporter leur contribution. Ceux-ci encaisseront davantage d'impôts sur le revenu avec la 13e rente. Cet argent devrait être reversé au fonds de l'AVS. Ce qui m'énerve, c'est que le Conseil fédéral débloque des milliards supplémentaires pour l'armée, mais qu'il regrette cet argent pour l'AVS.
Le PLR s'oppose à des fonds supplémentaires si aucune mesure structurelle n'est prise – comme par exemple un âge de la retraite plus élevé.
Une telle attitude de défi est à côté de la plaque. Un âge de la retraite plus élevé n'est plus d'actualité après le net refus de l'initiative des jeunes libéraux-radicaux. Le PLR, mais aussi l'UDC, devraient le comprendre. Les partis bourgeois devraient revenir à la raison et tendre la main à un financement social de l'AVS. Tout le reste est un mépris de la volonté populaire.
Pour la prochaine réforme de l'AVS, on réfléchit déjà à un nouveau financement supplémentaire. De quoi a-t-on besoin?
Cette année, l'AVS reçoit déjà plus d'argent de la TVA et, avec les propositions actuelles, elle est en bonne position financière pour les prochaines années. A moyen terme, la proposition du Centre pour un impôt sur les transactions des marchés financiers est certainement intéressante.
