Démanteler les médias nationaux?
La droite critique la SSR et secoue le service public!

Les critiques pleuvent sur la SSR. Le Conseil fédéral décidera probablement mercredi de baisser la redevance radio et télévision de 335 à 300 francs. Parallèlement, la droite lance une offensive. Dans sa ligne de mire: le rôle de la SSR en tant que service public.
Publié: 17.06.2024 à 06:02 heures
|
Dernière mise à jour: 17.06.2024 à 07:48 heures
1/4
Le conseiller fédéral Albert Rösti est sur tous les fronts: il baisse en douceur les redevances de la SSR pour éviter une baisse plus radicale.
Photo: KEYSTONE
THM_0348.jpg
Rolf Cavalli

Albert Rösti a pris ses collègues de parti à contre-pied. A peine l'initiative populaire «200 francs, ça suffit!» a-t-elle été déposée que le conseiller fédéral UDC en charge des médias a annoncé une baisse de la taxe Serafe d'un bon 10%.

Le conseiller national UDC Gregor Rutz, l'un des pères de l'initiative dite de réduction de moitié, trouve l'initiative d'Albert Rösti malvenue. Premièrement, la baisse en douceur de la redevance réduit les chances de la proposition plus radicale de ne plus taxer les ménages qu'à hauteur de 200 francs. Deuxièmement, Gregor Rutz et ses camarades souhaitent profiter de la campagne de votation pour mener un débat de fond sur la mission de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR), avant que le Conseil fédéral n'intervienne avec un contre-projet. Le peuple votera sur l'initiative en 2025.

Albert Rösti a également changé de camp sur le thème des redevances

Albert Rösti n'a pas besoin du Parlement pour sa baisse modérée des redevances, il peut l'imposer via une ordonnance. Le Conseil fédéral devrait approuver sa proposition mercredi. Ironie de l'histoire: avant de devenir conseiller fédéral, Albert Rösti a lutté aux côtés de Gregor Rutz dans le comité «200 francs, ça suffit!». Pourtant, il va maintenant combattre l'initiative.

Gregor Rutz met en garde contre le fait de «ne parler que d'argent». Il faut une réelle discussion sur le service public. Les détracteurs de la SSR, organisés au sein de l'«Action pour la liberté des médias», ont fait monter la pression en déposant plusieurs interventions au Parlement.

Le conseiller national PLR lucernois Peter Schilliger critique la «croissance disproportionnée de la SSR». Selon lui, la population a augmenté de plus de 2,1 millions depuis 1990. Le nombre de foyers qui paient la redevance est bien plus important. Ainsi, les recettes de la SSR ont aussi augmenté.

Le rôle de la SSR remis en question

C'est sur un autre aspect que le conseiller national UDC bernois Manfred Bühler attaque. Il remet en question le service assuré par la SSR. Manfred Bühler fait référence à d'autres pays qui contrôlent régulièrement les prestations des diffuseurs publics. Au vu de l'expansion de la SSR et de ses nouveaux domaines d'activité (réseaux sociaux, portails web), le conseiller national aimerait que le Conseil fédéral lui explique comment il s'assure que la SSR ne produit que des offres qui relèvent du mandat de concession.

Parallèlement, Gregor Rutz veut également supprimer la Commission fédérale des médias par le biais d'une motion. Cet organe, qui conseille les autorités, est composé de scientifiques, de gestionnaires de médias et de juristes. Il estime que la commission est tout simplement superflue.

Les critiques veulent-ils démanteler la SSR?

Les politiques de gauche et du Centre favorables à la SSR reprochent à Gregor Rutz et ses collègues de vouloir démanteler la SSR et soulignent l'importance d'un bon service public.

Gregor Rutz rejette cette idée. Le service public et la concurrence sont deux choses différentes. «Je veux de meilleures conditions-cadres pour les privés, c'est pourquoi le mandat de la SSR doit être clairement délimité», affirme-t-il. 

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la