Il y a quinze jours, le conseiller d'État UDC bernois Pierre Alain Schnegg décidait d'arrêter les tests scolaires et couvrait le fait que d'innombrables contaminations au Covid n'étaient pas détectées par ses services. Blick a rendu le scandale public, à la suite de quoi Pierre Alain Schnegg nous a accusés de «calomnie». Cependant, il n'a pas été en mesure de réfuter le rapport.
Surtout, le directeur de la santé n'a pas dit un seul mot sur les enfants et les parents qui ont été bercés par un faux sentiment de sécurité. Comme Sarah Gaspar, 15 ans, de Mühlethurnen: «Je ne savais pas que j'avais le Covid, le test était un faux négatif. Durant plusieurs jours, je ne me suis pas isolée. Puis j'ai contaminé papa.»
Sarah va à l'école dans la ville de Berne et a participé aux tests hebdomadaires de son école. C'est un jour de début septembre qu'elle se sent malade: «Je ne me sentais pas bien, j'étais groggy et je toussais.» Elle reçoit un résultat négatif au test de l'école le soir même. «J'ai donc supposé que c'était un rhume inoffensif.»
La famille est stupéfaite
Son père Olivier n'y croit pas et organise un test PCR pour Sarah. Deux jours plus tard, c'est le choc: le résultat est positif, et la famille Gaspar est stupéfaite. «Ma femme, la petite sœur de Sarah et moi-même nous sommes également fait tester», explique le père.
Les parents n'avaient en théorie aucune raison de s'inquiéter, puisque la Société suisse de pédiatrie affirme dans un nouveau document que les enfants n'infectent pratiquement jamais les adultes et que les tests de masse sont inutiles. Le canton de Berne s'est rapidement référé à ce document pour parer aux critiques concernant l'arrêt des tests scolaires.
«Sans vaccin, j'aurais pu mourir»
L'expérience des Gaspar est aux antipodes des déclarations des pédiatres, comme c'est le cas pour de nombreux élèves et parents. Lorsque son propre test revient, il est positif. «J'ai été infecté moi aussi.»
Le père de famille a une forte fièvre et des problèmes respiratoires, reste au lit pendant une semaine. «Même maintenant, je peux à peine monter les escaliers. Je souffre de dépression et de graves problèmes de sommeil. Heureusement que je suis vacciné, sinon j'aurais pu mourir».
Pour Sarah, les choses sont claires: «Si le test à l'école avait été positif, je me serais isolée plus tôt et je n'aurais peut-être pas contaminé papa.»
Pas un cas isolé
La famille Gaspar n'est pas un cas isolé: Reto Müller enseigne dans une école secondaire du canton de Berne. L'enseignant a eu des soupçons lorsque aucun cas positif n'a été trouvé parmi les élèves au cours de la première semaine après les vacances d'été.
Reto Müller raconte: «Au cours de la deuxième semaine d'école, plusieurs parents m'ont informé que leur enfant avait finalement le Covid. C'est là que j'ai compris que quelque chose n'allait pas.» L'enseignant est frustré: «Le fait que le laboratoire de Münsingen ait manifestement mal effectué les tests me met en colère.»
Le laboratoire en question a en effet analysé tous les échantillons provenant des tests scolaires dans le canton de Berne et a manqué d'innombrables personnes infectées. Mais le directeur de la santé Pierre Alain Schnegg prétend ne pas être au courant d'une quelconque erreur. Au lieu de cela, il a critiqué lundi les deux laboratoires qui ont remplacé celui de Münsingen sur ordre de l'OFSP, et qui ont trouvé beaucoup plus de personnes infectées.
Les tests utilisés étaient peu fiables
Ces deux laboratoires auraient fourni de nombreux faux positifs, a affirmé Pierre Alain Schnegg lundi. Il ajoute: «Personne n'est en mesure de dire quel laboratoire a travaillé correctement.» L'OFSP l'a immédiatement contredit, car les résultats faussement positifs sont extrêmement rares avec les tests PCR.
En outre, si le Conseil d'État avait demandé quel test le laboratoire de Münsingen avait utilisé pour analyser les échantillons, il n'aurait probablement pas pris autant de risques. Münsingen a utilisé un test PCR reconnu, mais qui est loin d'être aussi sensible que les principales alternatives: il est onze fois moins sensible que le test Allplex de la société coréenne Seegene et même mille fois moins sensible que le test Cobas de Roche.
En d'autres termes, le test utilisé passe à côté de beaucoup plus de cas positifs. Ce sont précisément ces alternatives que les deux autres laboratoires ont utilisé. Pas étonnant qu'ils aient détecté beaucoup plus de cas.
L'opposition contre le Canton grandit
Pendant ce temps, dans le canton de Berne, les foyers se multiplient dans les écoles, et l'opposition à Pierre Alain Schnegg grandit: une pétition pour la reprise des tests de masse avec 1400 signatures a atterri dans sa boîte aux lettres vendredi.
Andrea von Büren, co-initiatrice et mère de deux enfants à l'école primaire, déclare: «L'abolition des tests de masse alors que le nombre de contaminés augmente dans toute la Suisse est incompréhensible pour les parents. En outre, les tests lors d'apparition de symptômes détectent trop tard les enfants asymptomatiques et le virus peut se propager sans entrave dans les écoles et les familles.»
Un voix pour les parents d'enfants
Un autre groupe se forme actuellement autour de l'ancienne politicienne centriste de Berne, Edith Leibundgut: «Protégeons les enfants maintenant». Parmi eux, de nombreux membres d'associations comme «ProtectTheKids», «Education but Safe» et schulcluster.ch.
Edith Leibundgut est conférencière, professionnelle de la santé et mère de trois enfants. Elle déclare: «Nous voulons donner une voix aux parents d'enfants de moins de douze ans qui ne peuvent pas se faire vacciner et apporter des solutions constructives.»
Elle a présenté une proposition sur la manière de procéder au Président de la Confédération Guy Parmelin cette semaine. «Jusqu'à présent, les parents sont restés calmes», dit Edith Leibundgut, «Cela est sur le point de changer.»