Scandale dans les écoles bernoises
L'OFSP réfute l'argument des faux tests positifs

Suite aux révélations sur la dissimulation du nombre de cas dans les écoles à Berne, le directeur de la santé Pierre Alain Schnegg se défend des accusations. L'OFSP réfute immédiatement ses arguments.
Publié: 14.09.2021 à 10:04 heures
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Dernière mise à jour: 14.09.2021 à 11:24 heures
Lundi, Pierre Alain Schnegg a fait face aux accusations lors d'une conférence de presse à Berne.
Photo: keystone-sda.ch
Danny Schlumpf, Jessica Chautems (adaptation)

Nous l’avions révélé, le canton de Berne a dissimulé la proportion exacte de cas Covid dans les écoles. Le nombre officiel de tests positifs était bien en dessous de la réalité. Responsable de cette erreur, le laboratoire de Münsingen (BE) a déclaré négatifs de très nombreux tests PCR positifs. Le directeur de la santé du canton, Pierre Alain Schnegg, n’a toutefois pas jugé bon d’informer le public de ces chiffres problématiques.

Lundi, il a tenu une conférence de presse à Berne pour se défendre de ces allégations. Il a qualifié les révélations de «calomnieuses» – et a rejeté en bloc toutes les accusations. Au contraire, il déplace le blâme sur les autres; ce n’était pas son travail de contrôler les analyses, et le laboratoire en question lui avait été recommandé par l’OFSP.

Des vrais faux positifs?

Pierre Alain Schnegg ne savait-il donc rien de ces chiffres erronés? Faux: la Direction de la santé bernoise savait que les résultats n’étaient pas corrects, comme le prouve un document interne auquel Blick avait eu accès. Il montre que les chiffres ont significativement augmenté lorsque le laboratoire de Münsingen a été remplacé par deux autres laboratoires.

Pour Pierre Alain Schnegg toutefois, cette augmentation correspond seulement à l’évolution générale de la pandémie. Mais il va bien plus loin encore. Il avance que les deux nouveaux laboratoires ont faussement déclaré positifs de nombreux cas négatifs. Avant d’asséner: «Personne n’est en mesure de dire quel laboratoire a travaillé correctement».

Cependant, le directeur de la santé bernois déforme ici un point essentiel: une analyse de pool contient les échantillons de salive de dix élèves au maximum. Si des traces du coronavirus sont trouvées dans un pool, les élèves en question sont testés individuellement. Ces tests sont traités par un laboratoire indépendant de ceux qui effectuent les analyses des pools.

Lundi dernier, les résultats du dépistage du laboratoire de Münsingen n’ont fait apparaître que trois cas positifs confirmés par des tests individuels. Jeudi, lorsque les deux nouveaux laboratoires ont repris le flambeau, ce sont 70 cas qui ont été découverts chez les élèves. Aucun n’était un faux positif, comme l’ont confirmé les analyses individuelles.

Alors qu’en est-il des allégations de Pierre Alain Schnegg quant aux soi-disant résultats faux positifs des nouveaux laboratoires?

L’OFSP contredit le directeur de la santé bernois

Blick a été poser la question à l’OFSP. «Les échantillons faussement positifs après une analyse PCR sont extrêmement rares», nous répond l’Office fédéral, se référant à une étude réalisée en Allemagne. Dans celle-ci, seuls deux faux positifs ont été découverts sur près de 13 000 analyses.

En d’autres termes, l’argument de Pierre Alain Schnegg n’est pas recevable. Il doit maintenant non seulement répondre d’avoir couvert les erreurs du laboratoire, mais également de diffuser activement des informations fausses.

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