Chiffres erronés à l'école
Berne va devoir justifier la fin des tests de masse

Le Grand Conseil bernois s'implique dans le scandale des chiffres erronés d'infections dans les écoles révélés par Blick: le directeur de la santé Pierre Alain Schnegg devra s'expliquer sur sa méthodologie douteuse.
Publié: 13.09.2021 à 06:04 heures
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Dernière mise à jour: 13.09.2021 à 09:48 heures
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Le gouvernement cantonal bernois a supprimé les tests de masse dans les écoles.
Photo: Raphael Moser
Pascal Tischhauser, Daniella Gorbunova (adaptation)

Le directeur de la santé de Berne, Pierre Alain Schnegg, nous doit à tous une explication: le conseiller d'État UDC a annulé les tests de masse réguliers prévus dans les classes, car il n'y aurait pratiquement pas d'infections à Covid dans les écoles bernoises.

Mais comme l'a révélé Blick, le taux d'infection n'est pas aussi faible que le prétend Berne. Le canton avait signalé un taux de positivité de 0,09 % pour la deuxième semaine après les vacances d'été. Sur 84'624 tests Corona, seuls 81 étaient positifs.

Des valeurs soudainement plus élevées

Trop beau pour être vrai, a pensé l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). En accord avec le laboratoire de Münsingen (BE), qui était auparavant responsable des résultats bernois, il a fait analyser ailleurs les échantillons.

Et voilà que les valeurs ont soudainement augmenté. Les taux de positivité ont atteint 0,33 et 0,44 %. Il est évident que les taux mesurés précédemment étaient trop faibles. Mais au lieu de communiquer qu'il y avait des divergences dans les analyses, Berne a simplement rapporté une valeur moyenne de 0,12 %. Le taux de positivité n'aurait ainsi été que légèrement supérieur aux 0,09 % de la semaine précédente. Avec un taux aussi bas, la fin des tests Covid scolaires a été proclamée dans la capitale.

Toujours pas d'explications

La Direction de la santé bernoise réfute de son propre aveu le soupçon d'avoir délibérément désinformé le public: «La Direction de la santé du canton de Berne rejette les accusations formulées dans le SonntagsBlick comme étant totalement indéfendables.»

Mais en politique, peu de choses arrivent par hasard. Et les documents auxquels Blick a eu accès ne rendent pas plus crédibles les affirmations de la direction de la santé. On était d'autant plus curieux de savoir pourquoi la direction de Schnegg n'a pas directement reconnu son erreur, mais a utilisé les chiffres qui lui convenaient.

Le canton n'a pas encore offert d'explication. Il a déclaré dimanche qu'il s'exprimerait en détail sur cette question au début de la semaine prochaine. On dirait plutôt qu'il cherche encore une excuse crédible.

Résistance du Conseil cantonal

Non seulement Schnegg doit fournir une explication au public bernois, mais les politiciens exigent également une explication. «Je peux imaginer que nous exigerons une clarification approfondie des événements entourant ce changement de cap». Et la réintroduction des tests de masse sera également un problème.

Le fait que Schnegg ait arrêté les tests scolaires, mais aussi la prise en charge des coûts des tests opérationnels répétitifs, suscite également le mécontentement du gouvernement fédéral. Aux yeux des responsables de la santé Alain Berset, Schnegg sape les efforts déployés à l'échelle nationale pour contenir la pandémie. Cependant, il ne souhaitent pas faire de commentaires à ce sujet.

«Un véritable scandale»

Mais à la place du gouvernement fédéral, Jordi, membre du parlement bernois, s'exprime sans ambages: «En temps de crise, la confiance dans les autorités est particulièrement importante. Avec de tels incidents, cette confiance est bien sûr gravement compromise. «Malheureusement, les actions de Pierre Alain Schnegg donnent de l'élan à ceux qui critiquent les mesures Covid.

En même temps, le chef du groupe parlementaire du PS souligne que Schnegg a fait du bon travail dans la pandémie jusqu'à présent. «Mais si la direction de la santé a arrêté ces tests en sachant que les chiffres réels de l'infection dans les classes d'école étaient beaucoup plus élevés et a dissimulé ce fait, c'est un véritable scandale», déclare Jordi.

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