Il y a de l'agitation au sein de l'armée: la semaine dernière, le divisionnaire Mathias Tüscher a dû quitter son bureau de manière précipitée. Le 10 juin dernier, le Département fédéral de la défense avait certes annoncé que le Romand quitterait le corps des militaires de carrière, mais son départ n'était prévu que pour la fin du mois d'octobre. Le chef de l'armée Thomas Süssli avait alors remercié le divisionnaire, tout en précisant que celui-ci quittait l'armée «de sa propre initiative».
Le départ de Mathias Tüscher interpelle, car à 57 ans, l'officier supérieur est trop jeune pour prendre sa retraite. Il est encore plus inhabituel qu'il ait dû quitter son bureau avec effet immédiat.
Selon les informations de Blick, c'est en réalité un contrôle de Chancellerie fédérale qui s'est révélé fatal pour Mathias Tüscher! Tous les cinq ans, les personnes nommées par le Conseil fédéral doivent se soumettre à une inspection de sécurité personnelle. Et lors du dernier contrôle, Mathias Tüscher a échoué: la Chancellerie fédérale reproche au militaire professionnel son «manque d'intégrité» ainsi que sa «vulnérabilité au chantage». L'intéressé, qui avait dirigé la mission des spécialistes de l’armée après la tempête de La Chaux-de-Fonds l’été dernier, est même considéré comme un risque pour la sécurité du pays.
Pas d'indemnité de départ
Contacté, Mathias Tüscher se refuse à tout commentaire. Une porte-parole de l'armée indique à Blick: «Nous avons convenu ensemble de ne pas nous étendre sur les raisons de la démission de Mathias Tüscher.» L'ex-divisionnaire, dont le salaire annuel tournait autour de 250'000 francs, ne recevra pas d'indemnité de départ, mais a donné sa démission dans les délais, pour le 31 octobre.
Avec le départ de Mathias Tüscher, l'armée perd un officier de carrière qui a aussi du succès sur Instagram: il y informe régulièrement plus de 5000 followers sur la vie militaire... jusqu'à maintenant.