Tremblement de terre à Yverdon-les-Bains! Ruben Ramchurn, ancien président de la section locale de l’Union démocratique du centre (UDC) est à nouveau condamné, a appris Blick. Pour diffamation, calomnie et infraction à la loi fédérale sur les armes. Son ex-compagne, qui fut la directrice d’Y-Parc, tombe aussi pour diffamation.
Ces ordonnances pénales, prononcées le 4 avril par le Ministère public vaudois, ne sont qu’un des nombreux tiroirs de l’incroyable intrigue qui tient en haleine le nord du canton depuis trois ans maintenant. Souvenez-vous. En mars 2021, celle qui est alors la directrice d’Y-Parc, le parc scientifique et technologique d’Yverdon-les-Bains, est violemment agressée.
Tout son clan accuse immédiatement un entrepreneur actif dans la région, avec qui elle aurait entretenu une «relation toxique» par le passé. Mais ce narratif n’a cessé d’être mis à mal au fil du temps. Avant de complètement chanceler et d'aller dans le sens de l'homme qui martèle depuis le début être en réalité victime du comportement de son accusatrice.
Après une épéclée de retournements de situation, l’épilogue semble commencer à poindre: celui qui a d’abord été incriminé à tort avant d'être totalement blanchi, vient d’obtenir la condamnation de ses deux principaux dénonciateurs: le trublion du parti conservateur — aujourd’hui en exil à l’Ile Maurice — et son ex-bonne amie finalement licenciée par Y-Parc après un audit pointant ses errements.
Calomnies et poing américain
L’affaire s’est donc retournée comme une chaussette (très odorante). Commençons par le cas le plus lourd: celui du conseiller communal (législatif) de la Cité thermale, qui enchaîne les visites devant les tribunaux (lire encadré ci-dessous). L'instruction de la procureure Laurence Brenlla l'a finalement convaincue que Ruben Ramchurn «s’est rendu coupable de diffamation, calomnie et infraction à la loi fédérale sur les armes». Par conséquent, elle le condamne à 90 jours-amende à 100 francs. Il devra payer en sus 4000 francs à titre d’indemnité à sa victime.
L'élu de l'Union démocratique du centre (UDC) Ruben Ramchurn enchaîne les soucis avec la justice. Pour mémoire, à la fin du mois de mars, le Tribunal civil de l’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois lui a ordonné de supprimer des réseaux sociaux les vidéos jugées diffamatoires dans lesquelles il met en cause la probité de la municipale (exécutif) yverdonnoise et conseillère nationale socialiste Brenda Tuosto. Cette dernière a déposé une plainte pénale, qui n’a pas encore été jugée, rappelle ce mardi 9 avril «24 heures».
Ce n'est pas tout. Le quadragénaire yverdonnois, qui a aussi été condamné par le passé pour trafic de faux certificats Covid, «est sous le coup d’un mandat de comparution en vue d’une conciliation avec les dealers présumés du Jardin japonais (ndlr: le parc en face de la gare de la Cité thermale) contre la présence desquels il se bat depuis des mois», souligne encore le grand quotidien vaudois.
L'élu de l'Union démocratique du centre (UDC) Ruben Ramchurn enchaîne les soucis avec la justice. Pour mémoire, à la fin du mois de mars, le Tribunal civil de l’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois lui a ordonné de supprimer des réseaux sociaux les vidéos jugées diffamatoires dans lesquelles il met en cause la probité de la municipale (exécutif) yverdonnoise et conseillère nationale socialiste Brenda Tuosto. Cette dernière a déposé une plainte pénale, qui n’a pas encore été jugée, rappelle ce mardi 9 avril «24 heures».
Ce n'est pas tout. Le quadragénaire yverdonnois, qui a aussi été condamné par le passé pour trafic de faux certificats Covid, «est sous le coup d’un mandat de comparution en vue d’une conciliation avec les dealers présumés du Jardin japonais (ndlr: le parc en face de la gare de la Cité thermale) contre la présence desquels il se bat depuis des mois», souligne encore le grand quotidien vaudois.
L'enquête a notamment porté sur des propos tenus par l’élu dans les médias, tout particulièrement lors d’une émission de radio. «Ruben Ramchurn donnait [à l’antenne] sa version des faits sur les accusations anonymes dont il avait fait l’objet pour des 'parties fines' et des 'partouzes', ainsi que pour avoir mis à disposition de la drogue», amorce le Ministère public.
L’autorité poursuit: «À cet égard, il a déclaré: 'Alors maintenant, je suis à peu près sûr de qui était là-derrière parce que c’est les mêmes accusations qu’on avait contre mon ex-copine, qui était la directrice d’Y-Parc, qui a été assassinée par [l’entrepreneur dont il donne le nom et prénom, l’origine ainsi que le nom de sa société]' (sic)».
Pour la procureure en charge, «force est de constater que de tels propos sont manifestement calomnieux»: «En effet, et une nouvelle fois, Ruben Ramchurn avait parfaitement conscience que [sa victime] avait été mis au bénéfice d’une ordonnance de classement définitive et exécutoire, pour l’agression subie par [l’ex-directrice d’Y-Parc], qui n’est au demeurant pas décédée et qui n’a pas été assassinée, contrairement aux dires du prévenu.»
Nous le posions précédemment, l’élu UDC, qui vomissait ce 8 avril au média conservateur «Le Peuple» toute son aversion pour la justice vaudoise, est également recadré pour infraction à la loi fédérale sur les armes. Le quadragénaire a été contrôlé le 31 mars 2023, vers 1h05 du matin, au volant de son véhicule. Il était en possession «d’une bague de défense de type poing américain» attachée par une corde à sa clé de voiture, décrit le Ministère public dans son ordonnance. Le bureau des armes de la police cantonale vaudoise a dénoncé les faits le 10 août. Avec succès.
Sursis pour l'ex-directrice
La justice a de plus sanctionné l’ancienne dirigeante d'Y-Parc, dont les rênes du conseil d’administration ont été reprises — après la crise — par le sénateur vaudois libéral-radical (PLR) Pascal Broulis. Le Ministère public a retenu en effet que «[La quadragénaire] a attenté à l’honneur [du plaignant] en affirmant publiquement, notamment à des journalistes et auprès de tiers, que ce dernier était l’auteur de l’agression dont elle avait été victime en mars 2021, assène la magistrate. En particulier, dans un article du journal '24 heures', [la condamnée] a affirmé que l’agression qu’elle avait subie deux jours plus tôt était 'la concrétisation de menaces qui durent depuis des mois', évoquant un conflit professionnel connu de tous dans le microcosme d’Yverdon-les-Bains et d’Y-Parc en particulier.»
Conséquences: elle est condamnée à 20 jours-amende à 100 francs. Contrairement à Ruben Ramchurn qui écope d’une peine ferme, la femme bénéficie d’un sursis de deux ans. Elle devra cependant verser 1000 francs à titre d’indemnité à l’individu qu’elle pointait du doigt.
Contacté, son avocat réagit par écrit. «Nous examinons actuellement avec ma mandante, qui est à l'étranger, si nous allons faire opposition, lance Raphaël Mahaim, par ailleurs conseiller national vert. C'est tout de même très choquant qu'une femme qui s'est fait agresser se retrouve sanctionnée pour avoir parlé de son agression à la presse. L'enquête pour l'agression est d'ailleurs toujours ouverte; elle a malheureusement été suspendue en raison du manque de preuves.»
Ramchurn fera recours
Ruben Ramchurn, quant à lui, découvre sa condamnation avec nos requêtes. Il la commente brièvement sur WhatsApp: «Je ferai évidemment recours et mon soi-disant poing-américain n’est qu’un porte-clé», déclare-t-il en faisant savoir que toute cette affaire «n’est plus [sa] priorité».
L'agitateur développe son propos, en joignant un selfie pris dans un avion, palmes «en carbone» et tapis de yoga à la main: «Il m’est plus important d'aller plonger en apnée sur un récif ou une épave demain matin et préparer mes rendez-vous professionnels que de lire la dernière blague de la procureure Laurence Brenlla.»
L’avocat de la victime, Diego Roggero, use d'un ton beaucoup plus sérieux: «Je m’estime satisfait du travail sérieux entrepris par le Ministère public vaudois. Je constate toutefois que les sanctions prononcées, comme souvent en la matière, sont bien faibles au vu du tort que les propos mensongers répandus par les deux condamnés ont causé et causeront encore à mon client.»
L'homme de loi, qui exerce au sein de l'étude Avocats Léman, appuie: «J’espère que les critiques et condamnations fermes de la procureure suffiront enfin à rappeler à l’ordre, une fois pour toutes, l’élu UDC et son ex-amie, tout en souhaitant que certains médias cessent dorénavant de donner audience et publicité à ces personnes.»
Indépendamment des éventuels recours, les deux questions lancinantes que nous posons depuis 2021 demeurent. Si ce n’était pas le jeune entrepreneur, comme le confirme une fois encore la justice, qui a donc bien pu laisser la directrice d’Y-Parc meurtrie ce fameux 17 mars dans un ruisseau non loin du parc qu’elle dirigeait? Et pourquoi?