Lundi 11 décembre, à Sion, deux personnes décédaient, tuées par balle dans deux lieux distincts du chef-lieu valaisan. L'auteur présumé, S., était interpellé le jour même par la police cantonale. Son profil de «psychopathe» a été décrit dans plusieurs médias par des connaissances plus ou moins proches.
Il connaissait personnellement ses victimes et aurait harcelé à plusieurs reprises Tania, la femme de 34 ans abattue dans un parking de la rue Oscar-Bider. «20 minutes» a récolté des témoignages évoquant «le profil type d'un psychopathe», qui «harcèle les femmes et menace de les tuer». Le suspect était également impliqué dans des procédures judiciaires avant le drame, indique «Le Nouvelliste».
Enseignante appelée d'une cabine
Le comportement de harceleur de S. aurait commencé très tôt, révèle le «Matin Dimanche». L'auteur présumé des assassinats est né en 1987 d'un père français et d'une mère valaisanne. À 11 ou 12 ans, il passe des appels anonymes à un copain, avec qui il s'est disputé. À 15 ans, toujours selon l'hebdomadaire, il harcèle une enseignante depuis une cabine de téléphone. Un juge des mineurs le condamne.
Une tante, contactée par le journal dominical, raconte un solitaire qui n'avait pas d'amis, uniquement sa famille. La parente de S. confie pourtant que certains proches, y compris ses propres parents, le trouvaient «bizarre». Timide – «il faut lui tirer les mots de la bouche»–, c'est surtout sur les réseaux sociaux qu'il s'exprime, dans des publications jugées inquiétantes.
Il voulait avoir des rapports sexuels avec Tania
Dans la vidéo que S. a envoyé au «Nouvelliste», mais aussi à certains membres de sa famille qui ne l'ont pas téléchargée car elle était trop lourde, Tania est évoquée. La victime y est décrite, alors qu'elle et S. ont 14 ou 15 ans, comme «la petite caïd de la région».
Une amie de Tania raconte une version différente au «Matin Dimanche». S. prenait contact avec celle qui deviendra sa victime alors qu'ils étaient des ados. Il lui disait être vierge et voulait avoir des rapports sexuels avec elle, tout en la traitant de traînée. À 17 ans, il harcèle aussi une amie de Tania, la traitant notamment de «suceuse». Ce harcèlement a duré 15 ans.
Battu par le copain de Tania, puis viré
En 2018, le fiancé de Tania travaille avec S. à l'entreprise Sarosa, à Sion. Le premier est condamné en 2018 pour voies de fait et injures contre le second. Selon le dominical, le harcèlement subi par Tania est au cœur de leur altercation.
Par la suite, S. est licencié. En 2021, il se confie à une femme rencontrée sur les réseaux. Il évoque son employeur. Son patron aurait déposé une plainte pénale après avoir lu des «dictons» que S. postait en ligne. Des dictons interprétés comme des menaces de mort.
S. dépose plainte pour atteint à l'honneur
Tania, toujours harcelée, dépose une plainte en 2022, mais la retire pour des raisons inconnues. Une ordonnance d'éloignement est obtenue devant la justice civile. En 2023, S. attaque Tania en justice pour atteinte à l'honneur, mais la procédure est classée. En revanche, il est condamné pour la plainte déposée par son ancien employeur, Sarosa.
Le 11 décembre, il a d'abord abattu Tania sur le parking devant son domicile. Puis son ancien patron, dans les locaux de l'entreprise. Il est arrêté par la police valaisanne, en chemin pour l'entreprise du compagnon de Tania.