Une journée qui a démarré sur les chapeaux de roues. La rédaction du «Nouvelliste», ainsi que d'autres médias, ont reçu mercredi matin par la poste une enveloppe contenant une brève lettre signée de l’auteur présumé du double meurtre de Sion, ainsi qu’une clé USB contenant un fichier vidéo pour le moins alarmant. Comme l’indiquent nos confrères valaisans, on y voit apparaître l’homme de 36 ans vêtu d’un pull noir qui se filme, probablement dans son appartement.
Pendant 1h20, il essaie tant bien que mal d’expliquer son futur acte, arguant notamment: «Il y a une personne qui dit des conneries sur moi depuis des années. Aujourd’hui, même ma famille dit des choses. Ça a duré vingt ans avant que cela m’énerve à ce point. C’est terminé. On est le 11 décembre 2023.»
À travers la vidéo, le jeune homme exprime à la fois sa colère, son sentiment de harcèlement et sa paranoïa. Selon le journal valaisan, l’auteur affirme être perçu comme le harceleur, mais qu’en réalité, il faudrait inverser les rôles. Dès l’école, il aurait toujours été la cible de moqueries.
Une faute assumée
Dans sa lettre, l’auteur assure d’emblée ne pas cautionner ce qui va se passer et fait part de ses excuses. La préméditation ne laisse donc plus l’ombre d’un doute lorsqu’il s’exprime en ces termes: «Ça fait déjà deux ans et demi que j’ai prévu un truc et je ne vais pas revenir en arrière».
À plusieurs reprises, le jeune homme cite les noms des deux victimes. Mais il se focalise essentiellement sur la jeune femme de 34 ans, qui a été abattue à proximité de chez elle.
Il va jusqu’à filmer un classeur rempli de captures d’écran de leurs échanges par messages sur les réseaux sociaux. On voit également apparaître plusieurs éléments de la procédure pénale que la première victime avait engagée contre lui. Au total, le dossier comprend plusieurs centaines de pages.
Du nouveau dans l’affaire
La vidéo présente un fait inédit. Au printemps 2021, la première victime avait porté plainte pour contrainte et la procédure avait débouché sur une condamnation pénale par voie d’ordonnance. L’accusé a fait opposition à cette décision. La victime avait finalement retiré sa plainte et l’affaire avait été classée.